Vie et mort de la jeune fille blonde par Comtesse

Philippe Jaenada, tout le monde m'en parle depuis quelques temps. Et puis il vient de remporter un prix, pour la Serpe... et de nouveau, beaucoup d'avis, à la radio, dans certaines conversations...
Alors je me suis décidée, comme je le fais souvent, à découvrir cet auteur, par la bibliothèque de mon quartier...
Les plus récents n'y sont pas, je commence donc par celui-là...
Et je suis déçue... C'est agréable, le style est fluide et bien maitrisé. L'histoire, en tout cas ce qui meut le narrateur, est bien trempée et m'a prise par la main. J'ai suivi ce quarantenaire sur les traces de son passé, de cette jeune (très jeune, 13 ans) fille dont le souvenir lui remonte lors d'une soirée très arrosée dans un cadre gentiment déjanté.
Quelques passages même m'ont bien fait sourire, des trouvailles de style, d'images, des moments tendres aussi, sur lui, le temps qui passe, la force du souvenir, la faiblesse aussi du souvenir, tout en même temps...
Néanmoins, le recours systématique aux "incises", via des parenthèses, souvent avec des parenthèses dans les parenthèses, la description d'un milieu parisien bobo, un peu à la dérive mais sans aucun souci d'argent ni d'emploi du temps apparent, est gentil mais lassant... Peu de gens ont en effet le temps de passer trois jours dans leur appartement à ne faire que se souvenir puis prendre un train pour Marseille, en 1ère, un hôtel et de nouveau y consacrer quelques jours...
Ce que décrit le livre, la force d'une réminiscence, ce qu'elle peut venir bouleverser dans une vie, même un peu, mais profondément, est atténué par ce caractère hors sol de la vie du narrateur. Pour lui tout est simple en fait, il peut se laisser aspirer et plonger dans ce "choc" comme il dit. Et cela finalement rend très singulier et moins universel ce road trip personnel, qui pourrait être celui de tout à chacun...
Je vais donc de ce pas aller découvrir d'autres ouvrages de cet auteur, dont le style est cependant très agréable.. j'aspire à y trouver plus de fonds.