Que dire dans cette 75e critique que compte le site de la sournoise ballade de Bardamu ?!
Le roman fleuve se lit avec le temps, pour ma part ce ne fut pas un déchaînement de passions qu'entraîna ma lecture première de l'oeuvre de Céline. Mais plutôt une longue et morne attente qui espaçait chacune de mes lectures, me plongeant dans une torpeur et une langueur morbide. Furtivement réveillé par la prose dure et acerbe du natif de Meudon; par ailleurs ville de Rabelais; mes pensées s'envolaient et des descriptions de Céline se dessinait dans mon imagination des décors aussi vrai que nature. Pas des natures mortes comme chez d'autres auteurs. Cette précision et cette idée de la description m'a bouleversée, tout autant que l'écriture si singulière. Mais pas tant que la réflexion que l'auteur mène sur l'existence, réflexion organisée par strates car le texte en est parsemé, poinçonné. Chaque lecture est donc une redécouverte. On s'attache difficilement aux personnages, on s'attache à ce voyage que Bardamu poursuit, jusqu'au bout de la nuit, le livre, finit ou non, nous donne déjà matière à réflexion, le pessimisme ambiant est un viviers pour l'éclosion de pensées nouvelles, elles s'en nourrissent et ne sont pas détruites.
Livre majeur de la littérature française s'il en est, s'en nourrir précipitamment, combien même le personnage égoïste et songeur vous rebute.

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le 4 févr. 2013

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Tob

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