Presque un siècle après son édition, voici ma critique personnelle de cette oeuvre issue d'un auteur qui fait tant débat : Louis Ferdinand Céline.


Outre les polémiques et certains propos discutables (assez emblématiques d'une époque), il faut reconnaître que Céline possède une patte.
C'est assez difficile à décrire, disons que même dans le familier il arrive à être soutenu et très lyrique, créant un mélange des plus étonnant, mais pour le moins très séduisant.


Voyage au bout de la nuit nous conte l'histoire d'un voyage (merci captain obvious), d'un homme, Ferdinand qui tante d'errer dans l'humanité.
Car disons-le maintenant, la Nuit, c'est l'humanité, ce ne sont pas les lieux, les animaux, la météo ou le temps qui créé la nuit qui nous emporte sans aucun espoir, c'est bien l'autre, autrui.


"L'enfer c'est les autres" disait Sartre, et bien notre cher Céline le confirme aisément ici.


Mon ressenti général est indescriptible, entre plénitude, tristesse, fascination et dégoût.
Etant au naturel un grand enthousiaste, je ne fus que peu de choses face à l'histoire décrite par Céline.


J'avais espoir à chaque nouveau départ, chaque nouvelle ville, chaque nouvelle rencontre, que la situation s'améliore, mais il n'en fut rien, aucun humain n'en vaut le coup, et tous sont prêt à trahir à la moindre occasion, pour peu que cela leur apporte quoi que ce soit.


C'est le constat qu'en fit Ferdinand et le constat que je dus en faire, malgré moi, à l'issue de cette lecture.


C'est ainsi un voyage vers les pires aspects de l'humanité, qui pourra se trahir par quelques lueurs, fines, et trop rares.


Emporté par ce récit qui décrit avec superbe et magnificence l'âme la plus noire, on a vite l’impression que tous les lieux parcourus sont emplis de brume épaisse et d'obscurité.
Je n'ai en effet dans ma tête aucun souvenir d'atmosphère claire et lumineuse, tout étant si sombre, à l'image des personnes occupant ces lieux et ces pages.


Voir le monde au travers des yeux de ce Ferdinand fut une expérience pessimiste et noire, mais, paradoxalement, à aucun moment cela ne fut une expérience désagréable, loin de là...

Cole_Hector
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le 28 mars 2020

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Cole Hector

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