Récemment séduite par ma découverte de Laura Kasischke grâce à son roman "Les revenants", je me suis précipitée sur un second opus, "En un monde parfait", qui m'a moins emballée.
Le rythme et la structuration du roman ne m'ont pas pleinement convaincue et satisfaite et j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit qui débute comme un roman d'ambiance entre description de la vie familiale à l'américaine et romance pour se transformer en dystopie.
Une grippe aviaire mystérieuse tue des Américains par dizaines puis par centaines, faisant des enfants d'Oncle Sam les pestiférés de la planète. Ils n'y sont guère habitués. Avec cette épidémie, c'est toute leur société qui est fragilisée et lorsque l'électricité vient à manquer, il ne faut que quelques jours pour les faire basculer en mode survivaliste.
Cette lecture m'a rappelé "Dans la forêt" de Jean Hegland par bien des aspects. "En un monde parfait" est paru presque dix ans avant la pandémie du covid19 et ça fait quand même pas mal réfléchir sur la place du confort dans notre mode de vie.
Je pense que j'aurais davantage adhéré au roman si son héroïne principale, Jiselle, hôtesse de l'air ayant renoncé à son métier pour épouser le beau capitaine de bord, ne m'avait pas été aussi antipathique. C'est hélas mon grand défaut : pour apprécier pleinement une lecture, j'ai besoin de ressentir de l'empathie voire de l'affection pour le personnage principal. Basique et un peu régressif, j'en conviens, mais c'est ainsi.
Dommage que Jiselle ait eu si peu de jugeotte et ait trop souvent porter sa main devant sa bouche, arrondie par un oh d'exclamation naïf et agaçant. Dommage aussi que l'autrice ne nous épargne pas ses poncifs sur les familles recomposées.