le 6 juil. 2011
La fin d'un monde
Une première lecture, à la sortie en langue française du recueil (quand personne ne connaissait cet univers hors de Pologne), m'avait apporté beaucoup de plaisir, nuancé cependant par une déception...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
On le sait bien, on ne juge pas un livre d'après sa couverture.
Parce que l'édition bragelonne que j'avais sous la main n'est pas celle du site, mais une qui reprend une image du jeu vidéo, ce qui rend très mal.
En fait, il y a toujours des moments où on juge d'un livre à sa couverture. Et il y a des couvertures iconiques. En tout cas, si je m'étais fié à cette couverture, je n'aurais jamais lu ce roman.
Enfin, quand je dis roman...
On est plus proche du recueil de nouvelles. Avec, pour liant entre les histoires, des chapitres intitulés Voix de la raison qui introduisent l'histoire suivante et/ou concluent la précédente.
Ce qui est un plaisir. Cela rappelle des oeuvres de fantasy plus anciennes, de Conan au cycle des épées.
Cela permet à Andrzej Sapkowski de tester différents registres.
D'emblée, il impose un rythme. Son écriture ne recherche pas l'effet, elle est toute efficacité. Cela a le mérite de nous faire entrer tout de suite dans les histoires. Cela a pour défaut de limiter la portée des changements de registre.
Pour cela il faut se laisser porter par l'histoire. En bon conteur, Sapkowski fait confiance à la qualité de ses histoires. Ce en quoi il a raison, car elles sont bien pensées. Elles intègrent des éléments de conte de fées qu'elles pervertissent. Et elles ont toute un point commun.
Pour ceux qui ne seraient pas familiers du jeu vidéo, expliquons que Geralt de Riv est un sorceleur. Qu'il n'est pas tout à fait humain. Souvent considéré comme un monstre, à l'égal de ceux qu'il est amené à traquer. Parfois on tente de l'employer comme simple tueur à gages : s'il peut tuer un vampire, il peut sûrement tuer un humain.
Mais ce que le livre instaure d'emblée, c'est que Geralt a une éthique. Il fait les choses à sa manière. Accepte de voir que le monstre n'est pas forcément celui qu'on croit. Voilà pour le point commun.
Et, très bonne idée qui développe mieux le personnage, s'il accomplit ses contrats en fonction de son appréciation personnelle, il arrive qu'il fasse des erreurs. Et au vu de son métier, ses erreurs sont pleines de conséquences. Si, au nom de l'efficacité, l'intériorité du personnage n'est pas très fouillée, ce qui compte étant le concept développé dans la nouvelle, cela crée une épaisseur qu'on imagine pouvoir être utilisée plus tard dans la série. Même si c'est au lecteur de remplir les blancs.
En somme, Geralt existe.
Ce qui, dans une fantasy actuelle, souvent gangrenée par des personnages dont le nombre de pages attribué à leurs états d'âme est inversement proportionnel à leur épaisseur, est rafraichissant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes une histoire de l'imaginaire -les livres de science-fiction et de fantasy et 2025 en livres
Créée
il y a 4 jours
Critique lue 21 fois
le 6 juil. 2011
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