Putain c'est beau. Merde c'est fini. Je jure si je veux !

L'heure est venue de la difficile critique du Destin de l'Assassin, dernier tome de la saga du Fou et de l'Assassin. La critique du précédent tome de l'excellente série de Robin Hobb est disponible ici.

C'est une critique difficile à faire pour moi et que j'ai mis plus de trois mois avant de me décider de la faire après m'être rué comme un cinglé sur le livre dès sa sortie. Et pour cause, c'est à priori l'ultime tome de la plus longue saga de fantasy que j'ai jamais lue. Les petits malins me feront remarquer qu'il ne s'agit "que" du tome 6, de la petite bière pour des auteurs de fantasy. A ceux là je signalerai qu'il existe pas moins de 13 bouquins sur Fitz répartis en 2 hexalogies, plus encore une série sur les Aventuriers de la mer qui rejoint totalement celle-ci. Ce dernier tome de 600 pages était attendus de tous les fans avant beaucoup d'anticipations... et d'inquiétude.

Pour ceux à que cela fait peur, soyez rassurés, ces cycles ont toujours été conçu dans une certaines continuités, mais aussi lisibles indépendamment les uns des autres.

Pourquoi donc en fais-je tout un plat ? Parce que c'est la fin. Depuis quinze ans maintenant je lis et relis régulièrement ces tomes (ou les meilleurs passages) et j'ai un vrai sentiment de deuil à ce sujet depuis que j'ai refermé Le Destin de l'Assassin. Cette critique sera sans spoiler sur ce tome (je resterai suffisamment vague promis), avec quelques bon gros spoilers obligés que j'indiquerai avant. Lisez tranquillement : contrairement à certains abr... de commentaires sur Amazone, je ne vais pas vous gâcher cette conclusion !

On retrouve Fitz, en route pour la cité des maudits Prophètes parti venger sa fille qu'il croit morte... Enfin, plus pour longtemps ! Le clash des personnages des différentes sagas de Robin Hobb se poursuit sur le pont de Parangon, le navire-dragon vivant (et complètement fou). Ça fait souvent des étincelles, mais c'est un vrai plaisir de voir la nouvelle génération évoluer et mûrir au contact de gens comme Fitz, Althéa ou Bashen.

Très vite, le côté "tome pair" de Pygmalion frappe, et il frappe fort. Fitz artise Ortie pour obtenir des nouvelles et il tombe sur Umbre, devenu depuis complètement sénile, perdu dans ses souvenirs mélangés à un puissant Art. La scène est touchante et on éprouve plus qu'un peu de pitié pour le vieux mentor. Une espèce de bataille d'Art s'en suit, et c'est alors que Fitz s'aperçoit
de la présence d'un autre esprit. Abeille ! Cette fois c'est sûr, elle est vivante et en route pour Clerres ! Pour la première fois depuis longtemps, Fitz retrouve un peu d'espoir et se lance à bouchée double dans ce qui est (re)devenu une mission de sauvetage !

Pour compliquer les choses, Braise annonce à Fitz que le Fou a eu une nouvelle vision... de la mort de Fitz. Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive (et techniquement il était bel et bien mort un moment), aussi Fitz prend la nouvelle avec un certain flegme. Ça reste un choc, mais il encaisse bien, et plus qu'un héroïsme tapageur c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup avec les héros de Robin Hobb : ils font ce qui doit être fait, et ils payent le prix fort sans broncher.

Abeille fini d'ailleurs par atteindre Clerres la tant attendue. Et ses tentatives d’évasion se sont considérablement compliquées depuis que Dwelia a confié a Vindeliar une fiole d'un précieux élixir de sang de dragon qui a décuplé au bas mot ses pouvoirs. Enfin... la cité elle-même semble opulente bien que dominée par un quatuor de tyrans à l'ambition démesurée. Chacun est son propre parti, suis ses propres objectifs, et seule leur maigre confiance mutuelle semble les empêcher de parvenir vraiment à leurs buts.

On en apprend d'ailleurs beaucoup plus sur le passé du Fou, plus tant sur les tortures qu'il y a subit, mais véritablement l'organisation machiavélique d'une citée entière dédiée à l'exploitation juteuse de prophéties à leur avantage. Abeille y fera d'ailleurs des rencontres... surprenante. Mais je n'en dirait pas plus.

Fitz qui a débarqué avec ses amis peu de temps après va se lancer dans une périlleuse mission d'infiltration. L'objectif prioritaire est de sauver sa fille, mais il n'a pas oublié sa promesse de réduire l'endroit en cendre. Et il doit d'ailleurs se dépêcher avec que les Dragons interviennent eux aussi et rasent totalement l'endroit et ses occupants innocents.

Évidemment les choses vont mal tourner. Je veux dire, non seulement un plan qui fonctionne sans accro est ennuyant, mais il s'agit d'un roman de Robin Hobb. Le milieu du tome m'a d'ailleurs fait une grosse frayeur, aussitôt ensevelie sous ce que j'ai crû être un bâclage dramatique. Heureusement non ! Malgré tout j'ai réalisé avec une grosse surprise que quand ce tome était (selon moi) terminé, il restait en fait un bon tiers. C'est ici qu'intervient la partie avec les SPOILERS ne lisez SURTOUT PAS plus loin si vous n'avez pas envie de savoir la suite ! On se revoit dans la conclusion Spoiler-free.

FIN DES SPOILERS ET CONCLUSION

Je dois dire que malgré le pincement au cœur inévitable, j'ai adoré ce livre qui forme une conclusion épique. Non pas dans l'action, mais bien dans le style habituel de l'auteure porté sur l'émotion et la résolution dramatique des destinées des personnages. C'était beau putain ! Je redeviens l'adolescent qui découvrait ce tome, et comme lui, je ne veux pas que ça soit fini. Stupidement j'en veux plus : il y a matière à continuer, c'est un thème récurrent dans l'œuvre de l'auteure que la nouvelle génération qui prend le relais. Pourtant, je me dit aussi que je serai forcément déçu par la suite après une telle fin, puisque rien ne pourrait plus jamais être pareil !

Merci à Robin Hobb de nous avoir donné de tels livres ! Merci !

Lisez le c'est un ordre !