Oui, je sais bien, en tant que mère-divorcée-hétéro la plupart du temps-urbaine-pas carriériste, je ne suis pas la mieux placée pour donner mon avis sur ce type de "littérature". Mais, je suis sympa, je lis du caca pour vous !

La genèse de l'ouvrage est passionnante. Alors que Bonnie, la femme de Johnny, venait d'accoucher et qu'elle en chiait sa race à cause d'une épisiotomie, elle eut l'idée de demander à son beau-frère de lui apporter des médicaments, parce que son mec était au taf. Sauf que le beau-frère n'est pas venu et que Bonnie, elle a grave souffert toute la journée. Quand Johnny est rentré au bercail, ben, elle l'a pas loupé, forcément. Et là, il a eu une révélation, Johnny : s'il voulait que Bonnie ferme enfin sa gueule et arrête ses jérémiades, il allait devoir mettre de l'eau dans son vin. Bonnie a fait sa rééducation du périnée ; Johnny a réfléchi pendant ce temps. Et il a eu une seconde révélation : "Cet évènement m'a inspiré pendant les sept années de recherches qui m'ont permis de découvrir et de comprendre les subtiles différences entre les hommes et les femmes, qui sont l'objet de ce livre."

Oui, la réflexion de Johnny a duré un peu plus longtemps que la reconstruction des bas-morceaux de Bonnie.

Bon, j'ai pas tout retenu du livre (c'est hyper compliqué et comme je viens de Vénus, je comprends pas toujours) mais j'ai bien aimé le chapitre sémantique intitulé "La confusion des langages". Je ne parle pas la même langue que mes confrères Martiens, alors Johnny, il a fait un dictionnaire pour nous aider à mieux nous comprendre, entre Martiens et Vénusiennes.

Le truc trop cool est que Johnny traduit les "plaintes féminines" pour les Martiens, genre "On ne sort jamais !", "Personne ne se préoccupe de moi!", "Je suis si fatiguée que je ne peux rien faire !", "J'en ai marre de tout !", "Rien ne marche !". Il explique longuement, science à l'appui, toute l'horreur contenue dans ces points d'exclamation.

Le truc moins cool est que le dico de Johnny, il fait pas "reverso". Parce que les Martiens ne parlent pas. Non, ils s'isolent dans leur "caverne", en dedans d'eux-mêmes. J'ai cherché du côté de Platon, mais j'ai rien trouvé.

Du coup, j'ai réfléchi, moi aussi. Et j'en suis arrivée à la conclusion suivante : toi, Martien, si ta morue met des points d'exclamation à toutes ses phrases, vire-la, elle est trop chiante. Et toi, Vénusienne, si ton mérou ne dit jamais rien, prends-en un plus volubile.

Sinon, dans le même registre littéraire, vous pouvez aussi lire le catalogue Joué Club : pages roses bonbon, fer à repasser et four à micro-ondes pour les Vénusiennes, pages bleues EDF, atelier de bricolage, épées et mitraillettes pour les Martiens.

Merci, Johnny, c'était vraiment très intéressant.
palouka
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le 25 sept. 2011

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palouka

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