Dans Les ténèbres et la nuit, ce cher Harry Bosch est cette fois réduit à la portion congrue et à un rôle plutôt passif. L'héroïne, ici, c'est Renée Ballard, qui a autant de mal que son aîné avec la hiérarchie, dans un contexte de malaise endémique au sein de la police de L.A. Le roman se déroule peu de temps après la dernière présidentielle américaine, durant la pandémie, sur laquelle Michael Connelly insiste d'ailleurs un peu trop, n'apportant pourtant rien de consistant au récit ni même à l'ambiance générale. Le livre est globalement décevant, eu égard à la qualité de la plupart de ceux qui ont précédé, avec sa double intrigue (cela devient une constante chez les auteurs de polar) dont l'une est largement plus convaincante que l'autre (celle des "hommes de minuit"). Le personnage de Ballard, policière pleine de failles, cela va sans dire, est largement plus intéressant que le suspense qui n'atteint pas les sommets, hormis peut-être vers la fin de l'ouvrage, et encore ! Il manque beaucoup de choses à Les ténèbres et la nuit, de l'audace et du nerf, en particulier. En dépit de cela, le métier du romancier fait que l'on ne s'ennuie pas mais attention quand même à ne pas trop s'endormir sur ses lauriers.