Jack London nous livre ici le guide ultime de l’autodestruction intellectuelle, avec un protagoniste qui avale les livres plus vite qu’un étudiant en pleine période d’examens et se cultive à la vitesse d’une connexion fibre.
Martin Eden, c’est le gars qui part de zéro, qui découvre la littérature comme un enfant découvre qu’il peut commander des sushis à 3h du matin, et qui décide que le savoir, c’est la vie. Problème : plus il s’élève, plus il comprend que le monde est un immense panier de crabes et que la société est une machine à broyer les rêveurs un peu trop ambitieux.
Le roman, c’est Rocky version écriture, sauf que le match final, c’est contre la réalité elle-même. Jack London y envoie des uppercuts à la bourgeoisie, au rêve américain et au mythe du mérite. Et franchement, ça pique.
Le style ? Puissant, brut, efficace, comme un bon vieux whisky qui brûle la gorge mais qu’on reprend quand même. La montée en puissance de Martin est un pur régal, son talent éclate aux yeux de tous… mais évidemment, la réussite, c’est surfait. London nous rappelle que l’ascension sociale, c’est un peu comme une randonnée sur un volcan actif : magnifique, mais tu finis cramé.
Un livre à lire absolument, surtout si vous avez des ambitions artistiques, philosophiques ou simplement envie de voir un héros aussi brillant qu’autodestructeur foncer droit dans le mur. Un chef-d’œuvre, mais prévoyez un remontant après. Jack London ne fait pas de cadeaux.