Même pas mort, livre lu deux fois avec 1 ou deux mois d'écart entre les deux lectures, mais avec toujours autant de plaisir pour se replonger dans un univers qui m'a fait découvrir vraiment, et apprécier la culture celte.
Leur culture plutôt que leur histoire, puisque ce n'est pas un roman historique. Et même loin de là ; bien des faits ne sont pas avérés, à moitié légendaires — le héros en lui-même par exemple — . Puis il y a d'autres choses bien plus fabuleuses, tout droits sortis de l'imaginaire celte, dont je ne parlerai pas trop détail ici, pour que le potentiel futur lecteur que vous êtes puisse garder la surprise intacte.
En tout cas, les coutumes celtes décrites tout au long des presque 500 pages du roman semblent autrement plus réels et fidèlement reproduites, tout comme l'est le partage des territoires de l'époque entre les différentes tribus, et peut-être même les relations qui les liaient. On ne peut pas le nier, quand M. Jaworski écrit, il se renseigne, et c'est pour notre plus grand plaisir !
Ce Monsieur d'ailleurs, possède toujours une plume aussi belle, maîtrisée et agréable à lire ! Quand on lit et qu'on plonge tout son esprit dans le roman, on est amené a faire comme partie intégrante de ce monde celtique et ses vallées aux hauteurs boisées, à la cour d'Attegia ou de quelques seigneurs rencontrés au fil du périple...
Fil justement, qui n'est pas bien droit et que l'écrivain n'hésite pas à tordre et emmêler dans tous les sens pour jongler entre les époques et les lieux qu'aura parcouru notre héros.
Il y a du voyage, du fantastique, des tas de guerriers qui sentent la testostérone par hectolitres, deux gamins turbulants, et alors surtout, il y a de l'immersion, qui selon moi est la plus grande qualité du roman. Preuve en est que, le moment qui m'a finalement le plus marqué quand j'ai relu Même pas mort, n'est pas dû à un évènement particulier, mais plutôt à certaines conditions favorables rassemblées (de la musique d'ambiance, du calme, et un peu de fatigue) qui ont fait que j'ai pu me sentir pleinement immergé dans l'histoire, comme voyageant avec Bellovèse aux côtés d'une bande de guerriers.
Parlons de lui tiens, ce Bellovèse. Attachant ? Pas attachant ? Hmmm... Il ne m'a pas plus marqué que cela pour le moment, mais je l'aime tout de même bien.... Il décrit, il commente et explique, nous montre quelques sentiments nostalgiques et pensées plus ou moins profondes qui creusent un peu le personnage.
Son frère quant à lui, n'est en définitive pas tant développé que ça, et quand on y repense, il n'aura pas dis grand chose de tout le tome. Il ne m'aura pas vraiment laissé un souvenir impérissable. Aux autres non plus, sans doute.
En revanche, nombre de personnages plus secondaires sont tout à fait intéressants, à commencer par ce mystérieux va-nu pieds, ou cette femme accompagnée sa grande jument qui nous rapellent que les bons côtés qu'a le fantasy... Puis il y a sa mère aussi, intéressante par ce qu'elle est devenue à la mort de son mari. Enfin, n'oublions tout de même pas Sumarios et Albios qui ont leur rôle à jouer, et qui font penser un peu parfois à des personnages de jeu de rôle (dont, je le rappelle, l'écrivain semble friand).
Alors, pour conclure ce fouillis d'éléments, je vous conseille évidemment de lire ce livre si ce n'est pas déjà fait, ne serait-ce que pour en apprendre un peu plus sur les celtes en allant plus loin que ce qu'a implanté Astérix dans l'imaginaire collectif, ou pour vivre le début d'une épopée. Le début seulement, parce que le roman ressemble quelque peu à une très longue introduction où on assiste à différentes aventures ou stades de la vie de Bellovèse, sans pour autant commencer à aborder ce qui fait de lui un personnage aujourd'hui connu de quelques historiens ou passionnés du monde celtique.
Car, dans ce tome 1, la vie de Bellovèse n'est pas toujours des plus trépidantes. Pas de relation passionnante, ni de combats épiques, ni passages très mémorable... Quant à l'inverse, dans Gagner la Guerre, on a plusieurs moments marquant, comme
la fuite du palais, les dialogues en langages codés, les interventions du podestat, froid et calculateur.
Dans Même pas mort, a contrario on n'a pas ça. Ou du moins, pas autant. Il y a bien sûr des moments forts, d'autres plus banales... Peut-être pour la suite alors ? Car il y a la fin, et ses questions qui restent sans réponses, qui je l'espère, trouveront une explication dans un tome 2, que je compte me procurer au plus vite !
Un 8/10 donc, pour une histoire qui marque pour son immersion mais qui manque encore un peu de beauté qui aurait valu les points manquants pour arriver au 10.