Le dernier Goncourt n'est pas mauvais. Il n'est pas excellent. Il se lit tranquillement, sans se sentir abuser par un auteur parfaitement honnête dans un style agréable, parfois un peu chantourné, mais jamais lassant.
Pour être franc, le roman manque simplement d'intérêt. L'histoire de Paul Hansen est plutôt banale, souvent minée par de mauvaises nouvelles, parfois touchante mais jamais intemporelle.
Jean-Paul Dubois nous tient en haleine une bonne partie du roman avec le mystère sur les causes de l'incarcération de son héros, mais il faut convenir que la deuxième partie s'étire un peu, décrit un quotidien inintéressant et ressasse les mêmes observations.
L'alternance entre les deux temporalités, d'abord convaincante, nuit in fine à la cohérence du récit. On a le sentiment d'un assemblage un peu artificiel de deux histoires, d'un choix architectural plus que d'une complémentarité ou d'un prolongement qui donnerait de l'épaisseur au récit.
Quelques réussites à souligner cependant. La trajectoire du père depuis son déracinement danois est subtilement construite. Horton, le compagnon de cellule de Paul Hansen égrène un peu d'humour dans ce roman triste, même si les accents ironiques donnés par l'auteur deviennent prévisibles et vains. Les deux derniers chapitres font montre d'une sensibilité un peu tardive dont on aurait aimé profiter plus tôt.
Somme toute, on a quand même le sentiment que Jean-Paul Dubois recopie Une vie française qui lui avait déjà valu le prix Femina en 2004. Mon constat est identique, il manque une force à la narration qui affadit une histoire rarement captivante.