Luminol
8.4
Luminol

Morceau de Steven Wilson ()

Voilà c'est dit. Tout le monde peut rentrer chez soi maintenant.

Comment ça, ce n'est pas assez? Il faut justifier?

Passons sur le fait que pour moi la musique est l'art le plus personnel. Elle nous touche jusqu'au fond, sans prévenir, joue avec nous et nos humeurs. Elle peut provoquer des larmes, des mouvements incontrôlés du corps (oui, quand je danse mes mouvements sont incontrôlés), c'est elle qui fait s'hérisser les poils sur notre peau.
C'est ce côté personnel qui fait que normalement, on ne devrait pas justifier du fait qu'on aime un morceau ou une chanson.

Mais bon, si j'ai décidé d'écrire cette critique, c'est bien pour expliquer pourquoi je la trouve si intéressante, cette chanson!

Et bien, tout simplement parce que cette chanson joue avec moi. Vraiment. Les bons artistes vous font passer du trémoussage joyeux aux larmes en un album. Steven Wilson passe ici la vitesse supérieure, il le fait en une chanson (de 12 minutes, certes).

Quelle entrée en matière avec cette ligne de basse qui donne juste envie d'astiquer le gros manche de l'instrument! Cette basse qui va venir structurer le déroulement de la chanson, tout d'abord rythmée comme elle se doit pour secouer la tête bêtement. Mais ça, on peut le faire sur n'importe quelle chanson des Stones, pas la peine d'aller chercher Steven! La différence, c'est que pendant qu'on secoue la tête, on savoure l'utilisation judicieuse de tous les instruments qui font vivre ce morceau. Et il y en a des instruments, tous utilisés à bon escient.
Mention spéciale à la flûte traversière dont les interventions sont rares mais magnifiques.

Et là, la chanson se calme d'un coup. Mais pas brusquement, si bien qu'on est pas surpris de constater qu'elle continue, quand Steven Wilson chante les premiers couplets. Cela sonne presque comme une balade tranquille, histoire de laisser reposer la crampe que l'on a dans la nuque. On se sent en paix.

Mais le puissant break qui suit vient rompre cette paix, on est alors petit face à l'immensité des sons qui nous arrivent dans la gueule. La vanité de notre existence est mise en relief.
Un saxo (est-ce un saxo?) décide de lutter contre cette immensité, vite rejoint par un chœur. S'en suit la lutte, acharnée, finissant par solo de guitare, maîtrisé.

La chanson s'achève enfin en nous rappelant que, tout de même, secouer la tête c'est bien.


Steven Wilson fait de moi sa pâte à modeler. Il me malaxe d'une chanson à l'autre. Il est l'artiste dont l'oeuvre en général me laisse le moins indifférent.

Et j'aime ça.

Alors, s'il te plait, Steven, continue comme ça!
LanceRouquette
10
Écrit par

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le 2 nov. 2014

Critique lue 220 fois

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LanceRouquette

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