Ce qui me fait pas mal chier dans l'alentour musicale, c'est ce moment ou tu réagis très fortement à une chanson et que tu ne trouve personne pour y adhérer tel que tu la perçois. Comme un coït interrompu. Carrément. Tu le sens que ca vient (te chercher)… Mais non. Tu te sens alors comme un autiste que personne ne comprend. Dans un monde à part. Éparpillé. Bref passons…


J'ai reçu un appel le 19. Mon enfant. Agressé. C'est la date de la sortie de l'album. Donc, j'ai du m'accrocher. A sa demande. Pour éviter la prison pour voie de fait. Parce que c'est mon objectif premier dans ce cas-là. Mode attaque automatique. Trouver, frapper, et poser les questions après. Ca attendrit la viande. Mais non. Je suis un homme de parole. Aujourd'hui, je vais obéir. Après? Je sais pas. Mais pour l'instant, je dois être en mode intervenant, sécurisant, protecteur, un père présent et optant pour la prévention. C'est fragile, un enfant. On ne touche pas aux enfants. Les miens, encore moins. C'est comme jouer à la roulette russe mais avec le diable. Je ne suis pas violent. Je ne l'ai jamais été. Pas même un coup de point dans la gueule de quelqu'un. Parce que j'ai peur. Peur d'aimer. Peur de ne plus savoir m'arrêter. Drogué par la violence. Bref passons…


Puis la chanson est arrivée. Tout de suite. Dans mes dents. La sensibilité vocale. La marche du bataillon. La mélancolie. Une certaine tristesse. De la gravité. Touché. En plein coeur. Je ne sais pas pourquoi. Parce qu'en ce moment, c'est de cette manière que je me sens. Mon état mental transposé en musique. Le chanteur c'est moi. Qui parle à mon enfant. Ne t'inquiète pas. Meme si tu es triste aujourd'hui et que le monde entier s'en fout, papa sera là. Je te le promets. Je déteste l'humain. Mais toi, je t'aime. Et le sale con? Papa s'en occupe. Si cette chanson en particulier s'est accroché à moi, je saurai graver quelque chose d'indélébile dans la tête du futur infirme. Le karma aime bien les genoux à ce qu'il parait. Je rigole bien entendu. On ne peut pas se faire justice soi-même. Je sais. Sauf exception, je crois… Bref, passons…


Ceci étant dit, elle a représenté la catharsis nécessaire à ce moment précis de ma vie. Pendant ce petit enfer personnel qui ne passe pas aux nouvelles. Ca va aussitôt en dessous de la pile (C'est le flic lui même qui me l'a dit, dans ces termes là ( il dit ca à un père à qui on vient d'apprendre que son enfant a été agressé)). Je déteste l'humain. Merde, je l'ai déjà dit plus tot. La catharsis dis-je. Me rappelant d'être le père bienveillant. Pas le fou qui va défoncer là tête à … Appelons le Maxime tiens… . Tant et aussi longtemps que je m'accrochais à cette chanson, je gardais le cap. Parce que j'avais avec moi mes autres enfants, en vacances. Mais je devais ravaler ma rage intense pour leur faire passer de belles journées. Soit en la fredonnant dans ma tête, soit en l'écoutant carrément par besoin, soit en la partageant en sachant très bien que tout le monde s'en fout. Moi, elle me ramenait à l'ordre chaque jour ( quelques larmes cependant…) J'aime pas voir les enfants souffrir. Les miens, encore moins. Bref passons…


Elle a quelque chose. D'indélébile dans mon répertoire sentimental. La corde sensible, la bonne émotion, la mélancolie sublimée en musique, le solo de guitare qui parle autant que le chant. Plein de raisons mais difficilement digérées par l'alentour musicale qui ne perçoit que métal criard et violence distortionnée. Pourtant, pour quelqu'un sur la planète, elle a été un coup de foudre thérapeutique. Une thérapie m'aidant à contrôler tous les excès qui me frappait le neuronal à chaque heure. J'ai préféré garder toute cette merde intérieure pour le départ de mes enfants. Ce qui signifie ce soir précisément. Et je pense à toi. Qui en a souffert. Qui fait tout pour sembler fort aux yeux de tous mais qui intérieurement pleure quelques larmes.Parce que tu as eu peur, parce qu'il a abusé. Parce qu'il a dépassé la limite de l'acceptable. Dans mon livre à moi, en tous cas. Les autres je m'en torche sur un moyen temps. Je déteste l'humain, de toute façon…


Ne t'inquiète pas. Je suis là. Mais dit merci à cette piste. Elle m'a permit de garder le contrôle. C'est d'ailleurs un exploit. Je me devais donc de le partager. Mais lorsque je l'aurai assez entendu ?


Tant qu'elle est là, ca va… Je gère.


Mais après ?


Je sais pas…

Jean-francoisBohémie
9

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Créée

le 30 juil. 2019

Critique lue 70 fois

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Johnny B

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