Taylor Sheridan aime ses cowboys ça c'est sûr. Dans Yellowstone il nous comptait l'histoire du ranch Dutton au Montana en bordure du parc national, qui devait résister coûte que coûte au monde moderne, à la spéculation, aux rancœurs du monde indien parqué dans ses réserves, et en général à tous les gens qui souhaitaient s'en emparer. Alors que la famille aurait pu vendre le ranch une fortune, le patriarche expliquait que c'était la terre de leurs ancêtres et qu'elle n'avait pas prix.
Situé 140 ans plus tôt, 1883 va remonter aux origines (aucun besoin d'avoir vu Yellowstone avant ça) du ranch Dutton, et nous faire suivre le parcours de pionniers partis du Texas vers l'Oregon, pour nous faire comprendre la valeur de ce ranch et tout ce qu'il a pu coûter et représenter.
Ce n'est clairement pas un voyage de santé, entre les éléments naturels, les bandits, les indiens et les accidents, nombre de dangers les attendent (même si on peut quand même un peu déplorer le niveau d'inconscience et de préparation assez pitoyable de l'ensemble de la troupe, ainsi que leurs décisions assez hasardeuses). Mais ici les cowboys sont à leur apogée, et on a plus ce sentiment de déclassement, ce sont les rois de cet environnement hostile.
Au sein du convoi la famille Dutton venue du Tenessee, cherche un nouveau foyer. Le père et la mère sont brillamment interprétés par le couple iconique de la country music Tim mcgraw et Faith Hill (oui bon en vrai moi non plus je ne les connaissais pas), mais je vous rassure la seule chose qui va chanter durant ces dix épisodes seront les fusils et les pistolets. Si le petit frère à l'utilité d'une huitre, c'est la grande sœur interprétée par la solaire Isabel May qui va être la vedette de l'intrigue.
Si parfois on peut être agacé par le côté pontifiant des ses monologues et qu'on a du mal à partager son enthousiasme pour cette vie nomade quand tout ce qu'on nous montre c'est quatre carrioles dans un champ (le Montana était quand même plus enjôleur), on est oblige de lui souhaiter la réussite.
La série va nous embarquer à sa suite dans la découverte des grands espaces, où peu à peu les traditions, usages et la plupart des lois disparaissent, remplacés par la plus pure des libertés. Mais cette liberté sans compromis à un coût, les faibles et les malchanceux meurent, les forts prennent tout. La vraie liberté, c'est aussi l'absence de justice.
N'oublions pas Sam Elliott non plus, toujours parfait avec sa voix de baryton et sa moustache qui sent bon le saloon (saurez vous repérer le petit caméo 4 étoiles dans le deuxième épisode ?)
L'histoire est prenante, une véritable tragédie américaine, je ne pense pas que d'autres saisons soient prévues (hors nouveau saut dans le temps), l'histoire est bouclée de belle manière.