22.11.63
7.1
22.11.63

Série Hulu (2016)

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Adapter une œuvre de Stephen King au cinéma est assez souvent une réussite, mais à la télévision, c’

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Le 22 novembre 1963, Lee Harvey Oswald assassine le président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy. Pourtant en 2011 2016, un prof d’anglais, Jake Epping, se voit reprendre le flambeau de son ami Al, restaurateur, qui le missionne pour terminer ce qu’il avait entrepris : voyager dans le temps en 1958, pour tenter d’empêcher cet assassinat et ainsi changer l’histoire, la guerre du Vietnam et toutes ses conséquences.


Fidèle à l’original ?
Partir d’un pavé de 934 pages pour arriver à une mini-série de huit épisodes sur une unique saison ; le pari était déjà difficile à relever. Bien évidement, comme toute adaptation, il y a énormément de raccourcis, mais la principale est que le « Jake solitaire » de King n’est plus seul à espionner Lee Harvey Oswald. Il est accompagné de George Mackay, barman du Kentucky et victime collatérale de Frank Dunning. George doit normalement succomber à une crise cardiaque après l’assassinat de Dunning dans l’histoire originale. Ici, pas de crise cardiaque, il se fait passer pour le frère de Jake George et rend par la même occasion plus réaliste la longue et dure surveillance d’Oswald. Précisons également que certains événements sont déplacés dans le temps. Les actions connues n’arrivent pas dans l’ordre chronologique du bouquin et l’histoire d’amour de Jake et Sadie est bien mieux mise en avant.


Tous ces changements étaient naturellement nécessaires, car une série, tout comme un film, se doit d’être dynamique, et rester sur la narration originale de King aurait rendu l’histoire bien trop longue et peu rythmée. Malgré ces raccourcis, le tout reste heureusement très fidèle à l’œuvre originale du maître.


Les personnages
Bad Robot, la société de production de J.J. Abrams, à qui l’on doit des séries mythiques comme Lost, Fringe, Person Of Interest ou encore Westworld nous propose une palpitante adaptation de King et avec sa vraie fin ! Ici pas de fin Hollywoodienne merdique comme dans Running Man ou le personnage de Schwarzie, devant s’écraser sur l’immeuble de la chaine de télévision, alors que ses intestins, hors de son corps et bloqués sous un siège, l’empêchait de redresser l’avion. Vous savez quoi ? Dans le film, Schwarzie emballe la fille … navrant !


En plus de cette fin absolument magique et émotionnellement forte et fidèle, la série offre presque tous les personnages du livre. Mêmes des personnages très secondaires – que seuls les lecteurs ou auditeurs du roman seront capables de reconnaitre – sont présents. Certaines actions, bien moins décrites dans la série, feront apparaitre un personnage au physique reconnaissable, mais ici par d’interaction, juste une simple figuration. Ces clins d’œil sont très discrets, mais ils prouvent que les scénaristes et le grand Stephen ont très bien travaillé pour fournir une série dense et de qualité.


Casting
Côté distribution, James Franco (Spider-Man, 127 heures, Harvey Milk) est Jake Epping, parfaitement crédible en prof d’anglais calme et effacé au sourire forcé et caractéristique, souvent faux, mais qui fait de lui un Jake authentique, pas toujours sûr de lui. Sarah Gadon, qui interprète Sadie, est une actrice canadienne au physique d’époque, elle est très juste et touchante et son rôle fait heureusement oublier sa participation à Cosmopolis, la grosse merde inregardable de Cronenberg.


On zappe ou on matte ?
Cette adaptation conçue par des maîtres ne pouvait pas être mauvaise et à bien des égards la rapidité de l’histoire est les ajustements narratifs offrent une lisibilité plus harmonieuse que le livre et permet d’apprécier encore plus le chapitre final.


22/11/63 est une histoire dont on ne sort pas indemne. C’est de l’aventure, des drames et surtout de l’amour. Stephen King et J.J. Abrams on réalisé une seule et unique saison d’un récit historique, triste et enivrant à la fois. J’ai pris plaisir à découvrir le livre, et je m’en serais voulu d’être passé à côté de cette adaptation vraiment très réussie.

Acerbe-Goten
8
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le 17 févr. 2020

Critique lue 189 fois

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Acerbe-Goten

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