"Ainsi soient-ils" est une série unique sur un sujet plutôt original : la formation de jeunes prêtres au séminaire des Capucins à Paris. Avec trois saisons de 8 épisodes chacune, la série nous permet de suivre un groupe de quatre jeunes hommes de leur arrivée au séminaire à leur ordination comme prêtre quelques années plus tard. Un milieu quasi exclusivement masculin où les sœurs sont systématiquement cantonnées à des rôles subalternes...
L'Église catholique, ses hommes et ses institutions sont décrits avec toutes leurs contradictions, et la dernière saison en particulier donne une place importance aux intrigues politico-diplomatiques au sein du Vatican. Les sujets les plus brûlants sont abordés : les relations de l'Église avec l'argent, le rôle de la communication et des nouveaux médias, l'évolution de la famille et des mœurs sexuelles, les scandales de pédophilie... J'avoue que la multiplication des thèmes dans la saison 3 m'a semblée un peu artificielle, et que certaines intrigues (les efforts de José pour réintégrer un jeune délinquant, le combat de Yann pour retrouver la confiance des paroissiens après un scandale de pédophilie...) m'ont plus intéressée que d'autres (les interrogations du père Bosco sur son "don de guérisseur", les relations ambiguës de la sœur Antonietta et du père Abel).
La première saison est pour moi la meilleure. Elle parvient dès le premier épisode à dresser des portraits complexes et attachants de jeunes aspirants prêtres qui s'interrogent sur leur vocation et leur avenir. Une autre grande force de la série est aussi son refus des dénouements trop heureux et prévisibles.
Ici vous pouvez spoiler
Le spectateur s'attend jusqu'au bout à ce que la vente des Capucins soit empêchée, à ce que le père Etienne Fromenger retrouve son poste... et pourtant celui-ci meurt de façon assez inattendue au début de la saison 3.
Pas de happy end, mais un suspense et une ambivalence permanente qui rendent cette série stimulante et très regardable.