Aria the Animation
7.2
Aria the Animation

Anime (mangas) TV Tokyo (2005)

Je me suis toujours fié à ma «dernière impression» pour juger un anime. Et je dois dire, la fin d’Aria aura balayé tous mes doutes, cette perle est bel et bien le pinacle du genre sous la forme de série animée.


L’histoire tout d’abord est très inattendue: au 24ème siècle de notre ère, Mars a été terraformée et porte désormais un nouveau nom: Aqua, pour une raison qui coule de source. Dans le même temps, il a été décidé de recréer sur cette planète une réplique de Venise: Neo-Venezia, avec ses canaux, ses bâtiments historiques et son folklore. Akari, une des adolescentes que l’on accompagne durant l’histoire, s’y entraîne pour devenir une gondolière professionnelle prête à faire découvrir aux touristes de la Terre les charmes de la ville.


Aussi futuriste que cela semble, la série n’est en aucun cas tourné vers le futur et nous montre au contraire un mode de vie tourné vers le passé. Les rares éléments technologiques que l’on croise s’apparentent davantage à de la magie. D’ailleurs le côté fantastique d’Aria, même si n’est pas un thème majeur, s’incruste régulièrement dans le paysage: les gondolières sont appelées ondines, les chats sont la source de phénomènes étranges, et Akari attire vers elle le supernaturel comme un aimant.


Cette couverture de science-fiction et ces éléments du fantastique renforcent l’identité unique et féérique de l’oeuvre. L’univers d’Aria a raison de se doter ainsi d’une forte personnalité étant donné que l’on gravite constamment autour du quotidien des ondines. Le mode de vie de celles-ci est donc le centre d’intérêt principal de l’animé, avec à chaque épisode des découvertes et rencontres pour éviter de trop tomber dans la banalité, banalité que la série embrasse pourtant de bon coeur.


Aria n’est pas guidée par son scénario ou son humour. Les personnages sont éventuellement un point fort et Aria s’ouvre à un panel plus large de personnages: les habitants de Neo-Venezia ou surtout les senpais des trois héroïnes qui apportent une pincée de maturité essentielle à l’alchimie générale. Cependant, le show ne demande pas à être admiré pour ses protagonistes dont le rôle ne devient primordial qu’après un long développement de toute façon.


Alors pourquoi regarder Aria? Quel est l’intérêt de ce style au rythme de tortue(mais c’est mimi une tortue alors on pardonne), avec son univers où les prix nobels de la paix ont perdu tout leur sens d’être(oh wait...), et où la trame principale, pour peu qu’il y en ait une, pourrait se condenser en un énorme carpe diem?


Ce n’est certainement pas avec la perspective du paragraphe ci-dessus qu’il faut aborder la série. Aria n’est pas une oeuvre qui requiert un cerveau, ou un divertissement tuant vos neurones, l’expérience audio-visuelle qu’elle propose n’a qu’un seul but: nous détendre.


Rien de tel après une dure journée que de se relaxer auprès d’un de ses épisodes. Rien de tel que de passer paisiblement 20 minutes dans ce cadre exceptionnel, avec ces couleurs vivantes et ce bruit de l’eau qui clapote au rythme de la rame. Ce n’est pas exagéré de dire que cet anime à l'effet d'un Orphée, enchanteur et apaisant, grâce à sa poésie reposante. Il est d’ailleurs bien difficile, et je déconseille même fortement, d’enchaîner plus de deux épisodes à la fois.


Aria remplit parfaitement son rôle grâce à une excellente musique qui pourrait très bien remplacer votre playlist «vacances au bord de la terrasse», un soin furtif mais indispensable apporté aux sons, clapotement d'eau et autres bruits des gondole, et un graphisme soigné pour ce genre d’animé mondain.


Neo-Venezia a été traité avec un effort particulier au point de devenir l’un des personnages principaux: ses bâtiments, ses ruelles, ses marchands et ses petits coins secrets suscitent non seulement un émerveillement innocent, mais le côté mystérieux de la ville permet de garder une certaine fascination envers elle tout le long des trois saisons. Neo-Venezia, avec ses habitants sympathiques et ses paysages de rêve, est tout simplement un endroit où tout le monde aimerait vivre.


Malgré le caractère décousu et épisodique de l’anime, Aria possède une structure bien pensée et le spectateur aurait bien tort de croire que l’on peut plonger dans l’aventure à partir de n’importe quel point dans la série sans perdre l’essentiel. La première saison, «Animation», passe pour une longue introduction des personnages et de Neo-Venezia. La deuxième saison, «Natural» s’emploie à explorer davantage les particularités fantasques de la ville et contribue par petites touches à la maturation des trois personnages principaux, les trois apprenties ondines. En passant, l’ova de «Natural» ne sert quasiment à rien, à zapper. La dernière saison, «Origination», s’impose subtilement comme l’apogée de ses deux prédécesseurs. Dans Origination, non seulement les musiques sont toujours utilisées à merveille et les graphismes se voient améliorés d’un cran, mais la narration en elle-même se veut d’une fluidité exemplaire et s’avance avec grâce dans une dernière ligne droite très touchante.


Il ne serait pas malhonnête de dire que les deux premières saisons ne sont que la préparation à Origination et il est vrai que cette dernière saison a de quoi faire pâlir Natural et l’Animation de part son fil conducteur plus présent et sa fin brillante. Néanmoins, c’est grâce aux deux premiers volets que Neo-Venezia est alors bien posée sur ses fondations, et c’est à force de passer autant de temps avec ces gondolières finalement attachantes que nous pouvons pleinement apprécier leur dernier voyage. Aimer les deux premières saisons reste donc le facteur essentiel pour être ébloui par la grande finale.


Aria est une aventure à laquelle il est difficile de dire adieu. Aria est un animé qui soigne... une des plus belle thérapie qui soit.

Skidda
10
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Créée

le 31 août 2012

Modifiée

le 21 sept. 2012

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