J'attribue la note de 7 à Assassination Classroom, pour être plus précise, je dirai que la première saison mérite un 6 et la seconde un 8.
Parlons d'abord de la première saison.
Le concept attire la curiosité bien qu'il ne soit pas si original que ça, les personnages sont attachants, le lien entre le professeur et ses élèves est très fort et les tentatives d'assassinats sont prenantes et intelligentes. Les aptitudes de Koro sont sympathiques et créatives. J'aime aussi beaucoup l'ambiance de l'école très anxiogène pour la classe E et la politique du directeur qui fait pression sur les élèves. Je trouve également que la mise en scène subjective (concernant les examens par exemple) a parfaitement sa place dans cet univers. Le symbole de la lune est présent durant toute la série, d'abord symbole du danger que représente le professeur avec la lune en partie détruite, elle plane comme un enjeu pour nous rappeler qu'il peut en être de même pour la terre, avant que l'on apprenne que ce symbole n'est pas pertinent et relève d'une incompréhension de son histoire. Plus tard c'est le croissant sur la cravate de Koro qui symbolise autant son statut de professeur que son amour pour ses élèves avec le cœur que la cravate recouvre. Le croissant de lune se retrouve aussi parfois dans l'ombre dessinée sur son visage durant les scènes riches en émotions.
Seulement, beaucoup de choses me dérangent dans cette première saison.
Les points faibles n'ont souvent aucun sens, l'humour est souvent inutilement lourd ce qui rend certains personnages antipathiques et les moqueries concernant l'apparence de Nagisa n'aident pas à leur donner de la sympathie et à donner envie de les suivre. Côté scénario la plupart des personnages (Karma, Irina, l'IA etc) sont présentés, traversent une problématique, la résolvent et vivent leur rédemption au sein du même épisode puis redeviennent normaux après sans vivre grand chose d'intéressant. Les arcs des personnages sont vraiment trop rapides et ne nous permettent pas de nous y attacher. Karasuma et Irina ne vivent que des dialogues et sont souvent passifs et on se lasse rapidement des Deus Ex Machina de Koro qui nous dévoilent une nouvelle particularité venue de nulle part à plusieurs reprises, rapidement on ne craint plus sa mort et on est plus surpris qu'il ne le soit pas. Les personnages des autres classes sont des bullies clichés ou des fils à papa clichés.
À la fin de la saison 1, le visionnage était toujours plaisant mais je ne m'attendais pas à grand chose concernant la deuxième. Et pourtant.
Cette seconde saison est bien meilleure.
Les points faibles sont plus rares et moins absurdes, Irina et Karasuma servent à quelque chose, les moqueries mesquines envers Nagisa se voient remplacées par un arc d’approfondissement de personnage qui prend son temps et qui est intéressant psychologiquement (le fait qu'il ait appris a évaluer les variations d'expressions faciales se constate chez des enfants ayant vécus une enfance difficile). Le fils du directeur, le directeur lui-même et le fils de riche cliché (celui qui a un lien particulier avec Nagisa) sont développés et l'évolution de la relation Irina/Karasuma est intéressante : Karasuma pour être moins froid et distant se dévoile symboliquement en retirant sa chemise et Irina désirant mettre de coté son apparence se dévoile en mettant un pull. Et on a même le droit à une scène qui ridiculise les Deux Ex Machina de Koro avec une pseudo-révélation volontairement foireuse, de quoi faire mon bonheur. Niveau rythme, l'épisode 7 est exemplaire et les intrigues prennent leur temps (pas toujours assez). Et en plus de ça, les qualités de la première saison sont conservées avec un certain personnage bénéficiant d'une mise en scène subjective brillante qui symbolise ses capacités tout en le déifiant.
Tout cela n'annule pas les défauts et maladresses de la première saison mais relève considérablement le niveau général jusqu'à la fin très bien menée.