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Au royaume des fauves, la nouvelle série événement Netflix, qui bat des records d’audience aux Etats-Unis, nous plonge dans l’univers de Joe Exotic, propriétaire d’un zoo qui dort aujourd’hui derrière les barreaux.


 Véritable phénomène, la série doit une grande partie de son succès à son protagoniste principal, Joe Exotic alias Tiger King. Coupe mulet décolorée, looks improbables, l’homme est propriétaire d’un zoo réputé pour ses nombreux grands félins. Ouvertement gay et polygame, accro aux armes à feu et plus encore à la célébrité, Joe Exotic ne cherche qu’une chose : attirer l’attention et les caméras. Au point de se porter candidat à la présidentielle puis au poste de gouverneur.
Les autres personnages de cette série sont dans la même veine, déjantés et à la morale chancelante. La plupart d’entre eux se voue d’ailleurs une haine sans limite, qu’ils propagent à coup de vidéos Youtube, d’interviews sans nuance ni élégance ou encore – pour Joe Exotic – de clips musicaux kitchissime.

Car oui, entre autres casquettes, Tiger King pousse la chansonnette…


 Cette série, plutôt bien réalisée et efficace, nous dresse le portrait d’une Amérique chère à Donald Trump, celle des White Trash et des Rednecks.  Une Amérique où règne le puéril et le vulgaire, l’obscène et l’absence de règle.
Mais dans cette guerre sans merci entre Joe Exotic et Carole Baskin – cheffe bizarre d’une association protectrice des animaux tout aussi bizarre -, comme dans toutes les autres querelles de ce mélodrame aux personnages aberrants, les seuls véritables perdants sont les animaux.
Des cages beaucoup trop étroites et mal entretenues, des félins nourris à la viande avariée puis abattus lorsqu’ils n’ont plus « d’utilité », tous les propriétaires de grand félins présents dans ce documentaire traitent les animaux avec dédain et cruauté, ne voyant dans ces animaux sauvages qu’une planche à billet ou un outil pour attirer les jeunes femmes…
Alors oui, Joe Exotic et tous ses amis / ennemis nous paraissent tellement ringard qu’ils pourraient presque en devenir cools, mais attention à ne pas oublier la méchanceté et le sadisme dont ils font preuve avec les félins.

Le documentaire de Netflix a parfois tendance à l’oublier, au profit de ce cirque qu’offre continuellement ces individus aux caméras.

anthony-georges
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le 19 avr. 2020

Critique lue 161 fois

Anthony GEORGES

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