Produite par Alan Ball à qui l'on doit, American Beauty, Six Feet Under et True Blood, cette nouvelle série sort tout droit d'une filial HBO. En effet, Cinemax a qui l'on doit quelques rachats de séries britanniques de seconde zone d'espionnage ou l'adaptation du Transporteur d'après Luc Besson s'est allié à la grande chaîne américaine. Ici, deux affiches se font concurrence. La première stylisé, façon cartoon aux couleurs chaudes. On y retrouve un Amish baignant dans une mare de sang, sa charrette enflammée au centre d'un soleil couchant. La deuxième manque cruellement de moyen et se passe de commentaire. Et pourtant l'univers de la série oscille entre les deux, western urbain où le héros proche du « super » manie les arts martiaux comme Chuck Norris. Nous sommes un peu en présence d'un Walker Texas Ranger des temps modernes. Et oui déjà bientôt 20 ans ! Si le pilote pose des jalons prometteurs en tissant une toile de relations intrigantes, on est vite exposé aux ficelles qui tenaient les marionnettes et aucune araignée peut à présent s'y poser. Succombant à quelques facilités, l'intérêt est très vite distillé dans une démonstration de communes faiblesses plus risibles les unes que les autres. Entre un Smithers psychopathe qui ne ferait pâlir qu'une pucelle déjà déniaisée et une histoire de famille improbable, on attrape vite la migraine à chercher à comprendre ce que l'on sait déjà. Dommage qu'arrêté en si bon chemin, la curiosité du début laisse place à la rancœur éprouvé en sortant d'un nanar made in Besson. Espérons que la troisième saison commandée me fasse dire le contraire, encore faudrait-il pouvoir aller jusqu'au bout de la première et c'est loin d'être gagné !