L'affiche américaine résume bien la série, le procureur Chuck Rhoades et son palais de justice imposant, le milliardaire Bobby Axelrod et son building arrogant. Deux mondes qui ne peuvent coexister pacifiquement dans un système ultralibéral. Et chaque temple adverse se voit desservi avec zèle par son contempteur. La grande force de la série c'est de montrer des personnages dont aucun, littéralement, n'est un saint, un homme bon, ni même un brave type. Juste des soldats sans principes d'une guerre économique ou tous les coups sont permis pour abattre l'autre. Bobby Axelrod utilisera tout le charme, l'intelligence et l'argent dont il dispose pour corrompre
jusqu'à sacrifier un de ses salariés pour éviter qu'il puisse témoigner, scène qui apparaîtra dans tout son cynisme à la fin de la série, lors de l’enterrement dudit salarié
chuck rhoades, en bon joueur d'échec dans une position fragile, développera une stratégie basée sur la ruse et la manœuvre, mettant totalement en péril son propre couple et sa famille, dans le seul but de gagner, alors même qu'il sait que cette pulsion est autodestructrice (il le dira devant ses collègues "c'est plus fort que lui").
Cette confrontation de deux titans solitaires est ce qui fait le sel de la série, chacun développant un système moral et humain qui se défend parfaitement si l'on met de coté les conséquences (Axelrod est aussi un bon patron, protecteur de ses salariés, leur donnant même (violemment) une seconde chance, respectant la loyauté, tandis que Rhoades est persuadé de défendre l’intérêt commun contre les excès du libéralisme financier).
Reste que la série est un peu longue à mettre en avant la confrontation tant attendue, qui ne fera que confirmer que, comme le film Highlander, il n'en restera qu'un.