Voir la série

Alors, c'est l'histoire d'un mec, il est noir mais on s'en tape car il est jeune, fringuant, doté d'une meuf sexy et d'un coloc trop swag. Le trio a une vie putain de cool : le soir venu ça danse, ça baise, ça fume des buzz et ça joue à des jeux vidéos ALORS QU'IL Y A ECOLE DEMAIN.


10 ans plus tard, c'est la débandade. Le mec a épousé sa go ; madame est moins sexy avec sa robe tachée de régurgitations infantiles ; les visites du BFF sont si rares qu'on est gêné de voir ce faux-jeune urbain débarquer en noir façon Philippe Starck dans la sympathique villa de banlieue.
Mais malgré la raie de plombier d'une amie MILF qui fait de l’œil au-dessus du lin blanc, le steak haché trop cuit sur le barbeuc et ce con de lave-vaisselle connecté qui t'explique la vie, cette dernière semble douce.


QUAND SOUDAIN, le BFF offre à notre héros un jeu vidéo de réalité virtuelle augmentée dans des proportions futuristes. C'est un jeu où tu peux à la fois filer des taloches comme pour de vrai et donner des coups de boutoirs, ou en recevoir dans ta cavité virtuelle (ce qui d'un commun et ineffable accord est une expérience vachement plus fantastique).


Ici débute une étrange bromance, séditieuse à faire passer les Pussy Riots pour des instagrameuses tendance adeptes du no-bra : au lieu de faire des enfants à sa femme pourtant bonne, le mec baise en screud son pote sous les traits d'une ninjette flashy. En plus des doutes perpétuels sur l'autoritarisme du lave-vaisselle voilà t'y pas qu'on peut pas vivre sa bourgeoisie tranquille, faut en plus se poser des questions sur sa sexualité !


Tout va mal, le quotidien est une descente dans un enfer dénué de fumet. Notre héros va jusqu'à passer 15 minutes en GAV pour bagarre sur la voie publique et néanmoins ruisselante (il pleuvait ce soir là). Sa femme enceinte jusqu'aux yeux vient le chercher au poste ; la hchouma est à son apogée... Mais c'est sans compter sur le super pouvoir libérateur de la parole !


Notre héros, jusqu'ici prolixe comme une réunion de pectoraux sous un maillot de foot, ouvre ses chakras en libérant le pot aux roses.
Sa femme le prend bien : déjà il cause, le bougre, et de toutes façons elle se faisait bien chier elle aussi. Quand on a connu la drague endiablée et les trips MD ALORS QU'IL Y A ECOLE DEMAIN, les barbeucs approximatifs autour d'une piscine baignée de soleil et de rires d'enfants, ça va deux minutes.


Bref, tout est bien qui finit bien : on en a discuté, et bon, on veut bien vivre sous le joug du lave-vaisselle et des collègues en chemises couleur bidet tant qu'on a droit à une petite déviance virtuelle de temps en temps.


Note de l'épisode : 1/10

claucloc
7
Écrit par

Créée

le 10 juin 2019

Critique lue 520 fois

5 j'aime

6 commentaires

claucloc

Écrit par

Critique lue 520 fois

5
6

D'autres avis sur Black Mirror

Black Mirror
TheBadBreaker
7

I fear the day that technology will surpass our human interaction

Avant de commencer, je dois dire que je ne savais pas trop quoi penser du concept. Je me demandais s'il était judicieux pour une série de faire des épisodes indépendants les uns des autres, avec...

le 25 nov. 2013

112 j'aime

11

Black Mirror
Liehd
5

En un miroir explicitement

Avant d'appréhender une oeuvre comme Black Mirror, il convient de se poser la question qui fâche : pourquoi un auteur se pique-t-il de faire de l'anticipation ? Réponse : parce que c'est un genre "à...

le 7 mars 2016

104 j'aime

37

Black Mirror
Before-Sunrise
8

L’Homme, ce sac à puces

[critique faite après le visionnage de la première saison uniquement] Black Mirror est une série de trois moyens métrages ayant pour fil rouge l’influence néfaste des medias et des nouvelles...

le 12 oct. 2012

102 j'aime

9

Du même critique

The End of the F***ing World
claucloc
4

La profondeur de surface ou l'esthétique petit bras de notre époque

Comment flatter à peu de frais une forme d'intellect auprès du spectateur moderne avec sa f***ing série (ou son f***ing film / clip) ? Disposer d'un à plusieurs des ingrédients suivants : Photo...

le 15 janv. 2018

27 j'aime

2

Devs
claucloc
5

Beau et con à la fois

Ou quand Winding Refn rencontre Christopher Nolan. On peut dire que l'ambiance est chiadée entre la très belle bande son, le spectaculaire des images et la lenteur savante de la réalisation. Mais la...

le 6 mai 2020

18 j'aime

6

Ainsi parlait Zarathoustra
claucloc
5

La pente n'est pas si forte, mais la route n'est pas du tout droite.

Cela n'a évidemment aucun sens de mettre une note à Nietzsche, à Baudelaire, à Shakespeare, à Mozart ... le pire étant peut-être le 6 ou 7 condescendant ! Grotesque. Ici la note (le 10 n'a pas...

le 9 mars 2020

11 j'aime

1