Résumer cette nouvelle création du showrunner anglais Charlie Brooker n'est pas chose facile. Après avoir mixé Loft Story et 28 jours plus tard dans le très bon Dead Set, voilà qu'il s'attaque aux déviances de la technologie et de la surcommunication virtuelle dans une mini-série de 3 épisodes indépendants.
Cette note va être assez courte vu qu'il est impossible d'aller plus loin dans l'explication sans spoiler le concept de chaque épisode, dont la surprise constitue une grosse partie de l'intérêt. Les trois épisodes ont des sujets très différents, mais ont en commun de décrypter des formes de dérives de notre technologie actuelle ou de ce qu'elle pourrait devenir.
Le 1er épisode se passe à notre époque, le 2eme est à la limite de la science-fiction, et le 3eme ressemble à notre monde mais avec une invention majeure qui a complètement bouleversé la communication. La grosse force de la série, c'est de vraiment aller au bout de chaque concept et d'assumer son parti-pris. Même les épisodes de science-fiction ne se contentent pas simplement de restituer un univers, par ailleurs très riche (surtout pour le 2eme épisode), ils engendrent une réflexion salvatrice chez le spectateur, tout en restant extrêmement divertissants. Il est impossible de rester insensible devant, surtout vu le cynisme de certaines situations. La mise en scène et la production design n'ont pas à rougir de leur budget de séries, et l'univers est à chaque fois parfaitement crédible. J'ai été particulièrement sensible au dernier épisode plus sobre mais néanmoins brillant.
Bref, voilà une belle pépite de la télé anglaise qui jette clairement un pavé dans la mare et fera date de par son atypisme, son cynisme et l'intelligence d'un propos totalement assumé et jusqu'au-boutiste. Il est en tout cas juste incroyable et inconcevable pour nous qu'une telle série ait sa place sur une chaîne publique. Les anglais confirment décidément leur avant-guardisme télévisuel, y compris par rapport aux USA dont la production burnée est diffusée quasi-uniquement sur les chaines privées.