Blood Blockade Battlefront
7.1
Blood Blockade Battlefront

Anime (mangas) MBS (2015)

Kekkai Sensen est un résumé de tout ce que j’attends de la japanimation aujourd’hui.
Kekkai Sensen fait parti des animés qui, à mon grand plaisir ne confondent pas maturité et sérieux.
Kekkai Sensen réunit une galerie de personnes absolument adorable malgré le fait que certains soient effacés ou ne servent que très peu.
Kekkai Sensen propose un univers déjanté et cohérent qui laisse la place libre à l’interprétation mais aussi aux animateurs pour réaliser des scènes de délire absolu.
Kekkai Sensen présente une ost funky, en marge de ce qui se fait aujourd’hui, qui donne envie de se trémousser.
Kekkai Sensen allie parfaitement humour et histoire tout en proposant une narration singulière non prémâchée.
Kekkai Sensen reste constant dans ce qu’il fait et ne trahit jamais son fond pour correspondre à la forme.


Bref Kekkain Sensen est à cette heure l’animé qui m’a le plus marqué cette année, et de loin. Pourtant il n’y a ici rien de révolutionnaire ou d’incroyable. Le monde dépeint est un mélange de plusieurs univers qui ont déjà été explorés, les personnages ne sont pas une profondeur exceptionnelle et ont déjà été vus,… Je peux encore vous pointer du doigt beaucoup de points sur lesquels on pinaillera mais quel est l’intérêt ? Cet animé arrive juste à extraire la sève de ce qui se fait de mieux pour en faire un condensé.


Ce qu’on va considérer comme étant étrange, ou nouveau, ou bizarroïde, choisissez votre terme, c’est la narration. Même si la base de l’univers est décrite de manière un peu abrupte avant chaque épisode, ce qui la compose reste un mystère qui se dévoile au fur et à mesure des aventures des personnages. De plus chaque épisode pourra laisser certains spectateurs sur la touche tant la façon de raconter ne dévoile pas l’ensemble de l’intrigue de manière limpide, il faudra souvent réfléchir quelques secondes et c’est diablement agréable.
Les épisodes ne se ressemblent d’ailleurs jamais donnant lieu à une gradation jouissive des combats et de la folie douce qui plane sur cette ville coupée du monde où les humains se mélangent aux monstres. Et il est appréciable de voir que les personnes en charge du projet ne sont pas contentées de faire ce qu’elles connaissaient.


Les épisodes de baston se mélangent parfaitement avec ceux qui viennent juste développer l’univers. Et quand je dis « baston », il faut entendre physique et mentale. En ce sens Klaus est un personnage délicieux car il offre les meilleurs moments de la série à travers des matchs de boxe underground ou un simple jeu de plateau sur fond de musique classique. L’intérêt de l’animé s’en voit constamment renouvelé car il est difficile de dire qu’on assiste deux fois à la même scène.


Pour ajouter à cela, on nous sert en plus des personnages qui savent être marrants dans leurs exagérations et classes avec leurs pouvoirs. Si l’ajout d’individus peut finir par sembler factice tant la plupart ne servent qu’un épisodes ou deux, la diversité de ces derniers permet d’éviter la lassitude qui pourrait planer sur nos têtes. De plus ces figures sont servies par des dialogues à des années lumières de ce qui nous est proposé récemment. Il y a un savant mélange entre humour et sérieux qui fait toujours plus ou moins mouche. Alors certes on ne passe pas du rire aux larmes mais rien que durant le dernier épisode il m’est arrivé plus d’une fois de rigoler durant les scènes sérieuses à cause de blagues bien placées. En plus elles ont l’intelligence de ne casser ni le rythme, ni l’action en cours. Enchainer sérieux puis rire puis sérieux à nouveau se fait avec une facilité déconcertante.


De plus ces différentes scènes sont agrémentées d’un design sonore extrêmement soigné. Le choix des musiques est globalement très bon et leur intégration ne fait jamais tiquer ou grincer des dents, oui je pense à toi Sword Art Online. De plus l’ost est composée de beaucoup de jazz, genre que j’adore mais qui se prête rarement à l’animation japonaise, mais aussi de morceaux beaucoup plus classiques qui font très bien le boulot. Point supplémentaire que je n’aborde que très peu car j’ai rarement quoi que ce soit à dire dessus mais l’opening et l’ending collent parfaitement à l’ambiance extravagante, débridée et folle de l’animé, ils sont parfaitement mis en scène et plongent facilement le spectateur dans l’ambiance.


C’est d’ailleurs l’ambiance et l’univers qui font que j’ai aimé Kekkai Sensen au final car c’est grâce à ces derniers que les personnages trouvent une cohérence. Après tout on nous décrit une ville dans laquelle des monstres vivent et certains humains peuvent se battre contre eux en utilisant leur sang. On rajoute par dessus ça des vampires, des entités spectrales et toutes autres sortes de créatures, et dans ce gloubi-boulga notre héros a des yeux omniscients, et tout va bien dans le meilleur des mondes, c’est un joyeux bordel. Mais c’est une mise en place parfaite pour la démesure totale, voir des immeubles voler ou une espèce de chenille géante traverser la ville ne choquera pas le spectateur qui est d’emblée prévenu de la folie générale. Et suivant ce modèle là, les scénaristes et animateurs s’en sont donnés à cœur joie pour en rajouter des tonnes et aussi bizarrement que ça puisse paraître, ça marche et ça n’en devient pas ridicule car il y a toujours ce sérieux pour faire office de contrepoids. Encore une fois ce mélange parfaitement dosé permet que je pardonne à l’animé pas mal de ses défauts car finalement je n’en retiens que les qualités.


Il faut aussi saluer le superbe boulot des animateurs qui ont réussi à donner vie à un univers expressif. Les scènes d’action sont très lisibles la plupart du temps et sont correctement animées, même si on sent que le budget derrière la série est largement suffisant pour les créateurs. Alors certes les sakuga sont assez rares mais la constance dans ce qui est présenté permet de ne pas faire jurer les scènes avec vingt animateurs clés avec les scènes d’exposition beaucoup plus banales. Je n’ai pas senti d’épisode négligé, volontairement ou non à l’instar de l’épisode 4 de Gurren Lagann, et ça n’a fait que décupler mon plaisir et mon engouement pour cette série qui m’a de plus en plus charmée avec le temps.


Le dernier épisode s’est donc fait attendre avec une certaine impatience, la peur de le voir débarquer en même temps que le dernier blu-ray n’a cessée de grandir avec le temps mais il nous est parvenu et conclu parfaitement la série. Fou et fougueux, entreprenant et prenant, Kekkai Sensen vient mettre un coup de pied dans la fourmilière en se mettant en marge des autres séries tout en réussissant bien mieux ce que beaucoup ont essayées cette année.
La narration parfois un peu trop obscure peut en rebuter certains mais je vous en prie, si vous avez lu cette critique car vous étiez sceptique après avoir regardé un épisode ou deux de cet animé, continuez. Le jeu en vaut clairement la chandelle car tout ce que vous verrez ici, vous n’en recroiserez pas l’ADN avant un certain temps. Beaucoup plus intelligent qu’il n’y paraît et bien loin des stéréotypes, Kekkai Sensen s’impose à moi comme le meilleur animé sorti cette année et je remercie les créateurs d’avoir fait un dernier double-épisode au lieu de bâcler le final car j’en ai pris plein les mirettes et ça m’a mis d’une bonne humeur à toute épreuve. Peace.

Ray
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Japanimation mon amour ? Version 2015

Créée

le 7 oct. 2015

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23 j'aime

Ray

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