Bokurano, notre enjeu
7.5
Bokurano, notre enjeu

Anime (mangas) Tokyo MX (2007)

« ♪ Uninstall ♫ » Un enjeu de taille.

Relativement peu connu, mais possédant pourtant de nombreuses qualités, Bokurano représente à mon sens l'un des meilleurs animés « psychologique ». Un genre très présent vers le milieu des années 2000, notamment avec les excellents Code Geass et Death Note.

Pour résumer succinctement l'univers et l'histoire de Bokurano, on a 15 enfants qui acceptent de jouer à un jeu où ils doivent contrôler un robot géant. Ce mécha devra affronter 15 autres robots qui ont pour but de détruire la Terre. Si les enfants perdent un combat, la Terre est détruite.

Je ne suis pas vraiment fan des méchas et fort heureusement Bokurano ne se concentre pas sur les combats en eux-mêmes. Bien sûr, chaque combat est un enjeu très important pour les personnages, mais l'anime ne s'attarde pas sur leur déroulement. Effectivement, les combats sont expéditifs. L'animé nous montre d'abord les relations entre les différents personnages, leurs sentiments, leurs peurs et le poids très important qu'ils ont sur les épaules. Puisqu'il ne faut pas oublier que ce ne sont que des enfants. Quand votre unique but est de sauver la Terre au péril de votre vie dans l'indifférence la plus totale de la population (parce qu'ils ne savent pas qui sont les pilotes), ça peut vous troubler un petit peu. Alors qu'en plus ce soit des enfants qui entrent dans l'adolescence et ayant pour certains un comportement rebelle ou d'un désintérêt total envers la planète, on ne peut qu'imaginer la situation explosive que cela peut donner !

Et Bokurano traite justement à merveille ce sujet. Loin de laisser les personnages sans aucune profondeur, l'animé nous raconte leur histoire et explique pourquoi ils ont tel comportement, pourquoi ils réagissent de telle façon. Tous sont différents, tous possèdent une idéologie et un comportement bien précis. C'est sûrement la plus grande force de Bokurano qui se démarque nettement des shonens de base : ici pas de héros qui veut devenir puissant pour sauver ses amis. Tout ça c'est de la connerie, du mensonge. Non, Bokurano nous apprend que celui qu'on prend pour le pire des salauds, peut en fait se relever être le plus humain.

En effet, Bokurano roule, écrase, humilie, réduit en fragment tous les codes standards du shonen. Ici, pas de sauvetage in-extremis, pas d'acte de bravoure débile, etc. Bokurano est cruel, sombre. Il torture les personnages, les jetant dans le désespoir le plus complet, alimentant leur haine, leur vengeance et leur tristesse.

Mais Bokurano c'est aussi des tas de révélations au fur et mesure de l'histoire. Du bon gros suspens tout le long des épisodes, ce qui nous pousse à les enchaîner. Révélations qui s'avèrent de plus en plus monstrueuses, à tel point qu'on se demande jusqu'où iront les scénaristes dans leur folie, jusqu'à quel point pourront-ils pousser leur monstruosité et leur preuve d'inhumanité. Quelle sera la prochaine façon, après avoir brièvement fait croire à une petite once d'espoir, de détruire, d'arracher, de réduire à néant toute perspective de survie pour les enfants ?

Concernant l'OST, il s'avère excellent, appuyant avec justesse les différentes situations. Que dire aussi de l'opening qui est d'excellente qualité ! Sur ce point Bokurano ne rougit pas face à la concurrence.

En outre, on ne peut que regretter que les graphismes ne soient pas plus travaillés. Ce n'est pas moche, mais ça reste assez banal. Heureusement nous ne sommes pas dans le style graphique ignoble du début des années 2010 (yeux énormes aux couleurs fantaisistes). Cela dit, les graphismes ont beau être classique, ils s'avèrent efficaces : bon chara design, les robots ne sont pas ridicules et les décors urbains plutôt bien réalisés.

Bref Bokurano est un excellent anime et il serait stupide de passer à coté si vous aimez les thrillers psychologiques.


Je ne peux que vous quitter sur son excellent Opening : https://www.youtube.com/watch?v=05p646nlYS0
Malakian
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs opening d'animes japonais et Le meilleur de la japanimation (séries)

Créée

le 31 août 2014

Critique lue 1.8K fois

12 j'aime

6 commentaires

Malakian

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

12
6

D'autres avis sur Bokurano, notre enjeu

Bokurano, notre enjeu
LLee
4

Je n'aurai pas dû m'attendre à trop..

ENFIN. J'AI ENFIN FINI CET ANIME. J'ai cru que je n'en aurai jamais fini avec ça. Tout d'abord, j'aimerai préciser que j'ai plutôt été déçue dans l'ensemble. Oui. Il faut dire qu'aussi, j'en...

Par

le 3 févr. 2016

5 j'aime

10

Bokurano, notre enjeu
Rakanishu
7

Critique de Bokurano, notre enjeu par Rakanishu

15 enfants sont sélectionnés dans le cadre d'un "jeu" : piloter un robot géant pour défendre la terre contre des extraterrestres. Très vite, ils vont se rendre compte que ces combats dépassent le...

le 24 sept. 2010

5 j'aime

Bokurano, notre enjeu
Thelk641
3

Frustration, frustration et... encore de la frustration !

C'est ma faute. Je crois que je ne m'attendais pas à ça. En fait, je m'attendais à un animé de très grande qualité, qui allait m'émouvoir, me choquer et, au final, me faire avancer. Vous savez, ce...

le 21 févr. 2014

3 j'aime

Du même critique

The Witcher 3: Wild Hunt
Malakian
10

« Va faill, gwynbleidd ! »

À l’heure où les superproductions des gros éditeurs, toujours plus fades les unes que les autres, sortent à un rythme effréné, on peut se demander s’il est encore possible de créer un jeu...

le 10 juin 2015

79 j'aime

19

TimeSplitters: Future Perfect
Malakian
10

"C'est l'heure de filer !"

La série des Timesplitters fut développée par Free Radical Design. Ce studio a vu le jour après le rachat du mythique studio Rare (007 goldeneye, perfect dark, banjo kazooie, etc) par micro$oft. Une...

le 19 sept. 2013

36 j'aime

20

Frostpunk
Malakian
7

La Vie est Gèle

Franchement, les mecs d’Europe de l’Est c’est pas des joyeux. Parce qu’en plus de picoler comme des sauvages, ils aiment bien créer des jeux de dépressifs, dans une ambiance grise et morne sans...

le 1 mai 2018

31 j'aime

5