Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

Voir la série

https://www.youtube.com/watch?v=HhesaQXLuRY


https://www.youtube.com/watch?v=Xa7UaHgOGfM


https://youtu.be/euDg1L7vGH4 (le côté maléfique de Walte nommé Heinsenberg). A vous de voir si vous voulez regarder. Peut contenir un léger spoil.


Breaking Bad, Game of thrones et Walking Dead...
Voilà 3 séries qui me sont maintes fois à l'époque, tombé dans l'oreille.


Si Breaking Bad s'est achevé merveilleusement bien du début à ce final mémorable, GOT lui a partagé les spectateurs. Quand à TWD lui il a commencé comme bien des séries, à perdre de l'audience.


Breaking Bad est un sans faute. Voilà bien longtemps que le milieu télévisuel n'avait pas eut de véritable œuvres d'art, et Breaking Bad fait partie de ces séries qui autant que les Sopranos, nous prouvent que la télévision peut aussi bien que le cinéma en foutre plein la vue en marquant toujours et encore profondément le public même après une conclusion.
Car tout comme Les Sopranos, Breaking Bad est fascinant.
Fascinant Visuellement, Esthétiquement, Scénaristiquement ... enfin bref un chef d'œuvre comme on dit.


Walter White (un prof de physique-chimie) a ce qu'on appelle une vie merdique. La 1ère fois qu'on fait connaissance avec lui, il nous fait pitié. On le plaint plus qu'autre chose. On a affaire à un pauvre type sans avenir, sans espoir, sans autorité, sans respect. Bref un individu lambda, fragile, timide qui fait rêver personne. La cinquantaine déjà passé, une routine minable où il ne tient les rênes nul part, tant bien en espace public que dans sa vie privée.
Walter White a une vie sans honneur.


En gros :


-Sa femme commande et son beau-frère (qui est de la DEA) incarne le mâle alpha que n'est pas Walter. Sa vie a plus d'action et captive bien plus le fils de Walter (mais aussi tout l'entourage).
-Il a des problèmes pour arrondir ses fins de mois et donc doit se taper un job ingrat (il lave des voitures et fait la caisse) qui ne sont pas dignes de cet excellent chimiste récompensé par des prix Nobels et des diplômes.
-Son fils est handicapé et sa femme attend un 2ème enfant non attendu (ce qui signifie que cela va encore plus compliquer sa situation financière)
-Même là où il brille le plus (donc quand il enseigne en classe), il n'est pas écouté.
- Et enfin il a ce cancer...


La goutte d'eau qui fait déborder le vase, Walter réalise qu'il n'a plus rien à perdre. C'est MAINTENANT OU JAMAIS ! C'est un homme qui a trop donné et pas assez reçu.


A peine l'épisode pilot lancé, Walter pilote un véhicule de travers. Tout part en vrille et rien ne se passe comme prévue. C'est les réponses aux conséquences de ces actes qui engendreront des cercles vicieux, où Walt s'enfoncera de plus en plus dans ce gouffre infernal et maléfique qui le transformeront aussi bien intérieurement qu'extérieurement.


C'est mal tourner; pour descendre en chute libre; prendre une autre direction; pour s'écraser droit dans le mur; un chemin en sens inverse; qui n'aboutit nul part. Pour briser à jamais cette routine sur ces mêmes routes.


Si Walt dirige à court terme, on crains toujours le pire à long terme.


Rarement il m'a été donné de voir une évolution aussi bluffante. De Walter White (le prof de physique-chimie) à Heinsenberg (un criminel endurci et machiavélique), le changement est radical. Lorsque l'on regarde la 1ère saison, on a bien dû mal à imaginer comment un timide looser mal dans sa peau, puisse devenir un monstre sans remord de saison en saison. Breaking Bad est la meilleure représentation de la descente en enfer, une plongée dans les ténèbres, dans le mal à l'état pur (illustré de toutes les façons symboliquement par chaque antagonistes),


https://youtu.be/ubSZAnXQYOQ
Les Sept Péchés capitaux


qui peu à peu engloutissent aussi bien Walt que ses semblables, qui au fil de saison en saison (et d'épisodes en épisodes), ne font que s’obscurcir un peu plus. D'ailleurs la 1ère fois qu'on le voit entièrement (de la tête au pied), il braque un flingue sur nous.


C'est d'ailleurs une des raisons étrange qui fait en somme BREAKING BAD une série qui devient de plus en plus passionnante (contrairement à ce qui arrive la plupart du temps aux séries). Walter ne devient plus passif, il est actif. Après tout il le dit si bien :



Je ne suis pas en danger Skyler. C'est moi le danger !



La violence se montre peu, mais lorsqu'elle apparaît à l'écran, elle se veut crue. Au départ Walter White utilise la violence par nécessité, mais Heinsenberg lui l'utilise par plaisir. En brandissant son arme vers l'objectif de la caméra, il annonce la future violence (conflits externes et internes) en visant le spectateur; mais j'ajouterais même que c'est comme s'il se suicidait (ce qui est assez ironique vu qu'il est condamné par son cancer dès le 1er épisode). L'homme que l'on voit à l'écran, va mourir. Ce n'est pas un spoil. Walter White s'effacera peu à peu pour laisser place à un autre homme qu'est Heinsenberg. C'est donc une mort tout aussi naturelle que psychique.


C'est une très belle série sur les laisser pour compte, les délaissés du système américain libérale dont nous pouvons comparer avec eux. Walt qui est surendetté, la motivation financière est aussi un des principaux moteurs de ce déclenchement, de cette bombe à retardement.


Comment un être humain tout à fait normal peut-il devenir un monstre ? Comment un individu aussi lambda qu'est Walter White incarnant au début la vertu puisse ensuite devenir le vice ? Walter White est donc une solution avec 2 éléments hétérogènes (côté lumineux puis son côté sombre) dont l'un fera la solution homogène qui explose sans retour possible, un électron libre constamment en contradiction, qui nous questionne sans cesse sur la morale, malgré le sacrifice de son humanité réussit le parie à nous faire ressentir de l'empathie, ou plutôt de s'identifié à lui.


Qu'aurions-nous fait à sa place ? Comment aurions-nous réagit ? Vince Gilligan lui même a dit que ce qui l'intéressait était de faire ressentir aux spectateurs de l'identification à un personnage qui devient négatif. Un héros en antihéros.


Autant donc le dire tout de suite, le rythme est très lent, et comme bien des séries il y a parfois des remplissages à vide sur des situations secondaires mais qui font parties du quotidien de nos personnages.


Mais une fois la vie de Walter accomplit, une fois le parcours terminé et l'écran lui aussi englouti de sombre, on ne peut s'empêcher de vouloir poursuivre cette aventure même si l'on sait que la boucle est bouclée.

Analyzer-Robot
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le 12 mai 2019

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