Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Saison 1 : Un coté addictif presque immédiat. Un vrai bonheur !
J'ai acheté l'intégrale de Breaking Bad en DVD avec la promesse de me refaire toute la série. Pour l'instant j'ai revu la saison 1 et clairement, ça n'a pas pris une seule ride en 12 ans. Bryan Cranston est fantastique, il est le Walter parfait, à la fois drôle, sensible et terrifiant. On sent très vite la montée en puissance de son personnage, ses mauvais choix et son destin tragique. On imagine personne d'autre capable d'incarner un personnage aussi ambivalent, il arrive à nous le rendre tellement sympathique alors que pourtant ... la tragédie se met en place tout doucement. Non vraiment, Bryan Cranston nous offre une interprétations de très, très haute volée.
Breaking Bad est une oeuvre somme, vraiment unique en son genre et qui s'autoriser tout, univers dark, personnages cyniques, violents (parfois bien gore) et par moments même drôles.


Saison 2 : toujours aussi jouissif, mais un léger faux-rythme engourdissant !
Après une saison 1 sans temps morts mais trop courte, la saison 2 est au contraire un peu "longuette". Il y a moins de rebondissements, beaucoup de longueurs et d'épisodes bouche troue. Néanmoins l'épisode 13 est l'un des épisodes les plus réussi de la série, avec les flash back d'avant générique de cette saison qui prennent enfin tout leur sens. Et puis c'est la saison qui introduit Saul, le meilleur personnage de BB avec Walter bien sûr. C'est aussi la saison où le couple Hank-Marie prend de l'épaisseur, Hank encore plus particulièrement gagne en ambiguïté et ne nous apparaît plus comme ce personnage un peu "voir beaucoup" simplet et caricatural de la saison 1. La saison est également amoindrie par l'arrivée dans la vie de Jesse de l'ex-toxico incarnée par la future Jessica Jones (Krysten Ritter), un personnage pas très intéressant qui "à mon grand regret" brise le lien Walter-Jesse. Cette relation de père-fils refoulés, qui pourtant est l'élément central de la série, est ici le temps de plusieurs épisodes mis de côté.
Bref, la deuxième moitié de cette saison 2 est plus convaincante que la première moitié qui souffre de trop de longueurs, mais ça n'enlève rien à l'impression globale ... cette série est toujours aussi géniale.


Saison 3 : You better call Saul !
Fini la saison 3 de Breaking Bad, dans mes souvenirs c'était la meilleure ... mais après "revoyure", je n'en suis plus si sûr que ça !
C'est très rythmé, beaucoup d'action, drôle et barré, donc une saison immédiatement accrocheuse. Et puis c'est la saison qui introduit Saul Goodman dans la série et c'est impossible de ne pas tomber amoureux de ce personnage et de son interprète, le génial Bob Odenkirk. Mais voilà, dans cette saison, l'histoire fait un peu trop du surplace, tout comme les relations entre les personnages qui n'évoluent pas ou si peu ... à l'exception de Hank, un personnage que j'aime beaucoup et qui dans cette saison 3 prend de l’ampleur, de l'épaisseur et gagne en ambivalence.On nous présente bien de nouveaux personnages secondaires prometteurs, mais qui au final ne servent à rien et dont on se débarrasse trop facilement ... je pense bien sûr à Gale (personnage qui avait pourtant un fort potentiel). Quelques épisodes sortent du lot malgré tout, notamment  l'épisode intitulé "La mouche" réalisé par Ryan Johnson, un épisode expérimental qui ne sert à pas grand chose sur le fond, mais qui a le mérite de tenter des choses sur la forme et au final un stand alone très plaisant.
Bref, c'est une très bonne saison dans la lignée de la saison 2 ni plus ni moins, si ce n'est pour Saul ... You better call Saul !


Saison 4 : le point de non-retour !
La saison 4 est grandiose, c'est LA saison de la montée en puissance de Walt. Cette saison on assiste à un véritable changement de ton, un ton plus dramatique et moins léger que les 3 précédentes. Perso je place cette saison très haut dans mon classement des meilleures saisons de BB, peut-être bien LA meilleure saison. Gus est un formidable Bad Guy, Walt prend un virage "littéral" du côté obscur et la relation amour-haine du duo Walter-Jesse gagne en puissance. Je regrette toujours l'interprétation peu crédible "et limite tête à claques" d'Aaron Paul (je suis dans le clan minoritaire de ceux qui n'aiment pas Jesse), mais ça ne terni en rien mon plaisir, j'arrive à en faire abstraction. Et puis les rebondissements sont nombreux cette saison et certains épisodes sont grandioses, en particulier l'épisode 5 (le virage de cette saison pour tous les personnages) et les 3 ou 4 derniers épisodes avec une montée crescendo en puissance et un final "explosif" qui coupe le souffle ... et ce tout dernier plan final, quelle claque monumentale !
Une saison 4 dantesque qui justifie bien le nom de la série "breaking bad", ici on a atteint le point de non-retour !


Saison 5 : Un final grandiose !
Après un final de saison 4 pour le moins exceptionnel, la saison 5 démarre sous les meilleurs auspices. L'opening du tout premier épisode de cette saison annonce une conclusion "explosive" et en cela, le final de BB ne nous décevra vraiment pas. A noter également que cette saison 5 est en 2 parties (une production de 16 épisodes sur 2 ans) et ça se ressent. La première partie de saison démarre calmement et ne décolle jamais vraiment, le but étant dans cette nouvelle ère post-Gus de redistribuer les cartes entre Walter, Jesse et Mike. Ce n'est réellement qu'à partir des épisodes 7 et 8 que ça démarre vraiment (ou que ça se termine pour certains protagonistes). C'est alors que la seconde partie de saison est lancée et chaque épisode sera encore meilleur que le précédent, jusqu'à la conclusion tant attendue. La série se recentre sur Walter et donne l'opportunité à Bryan Cranston de délivrer sa meilleure performance d'acteur, son niveau de jeu atteint là son paroxysme. C'est un Walter sombre, grave, triste ... fini le ton humoristique, on se prépare à un final tragique. Alors certes la fin est tragique, mais avec quand même un sentiment de victoire pour Walter ... non vraiment, cette fin est grandiose. D'ailleurs, le final de cette saison 5 nous montre à quel point la fin était finalement prévisible et qu'elle a été soigneusement préparée à l’avance par Vince Gilligan ... ça ne pouvait pas finir autrement pour Walter !
On ne peut que constater à quel point cette série est parfaite et pourquoi elle mérite amplement de faire partie des meilleures séries dramatiques de tous les temps. Elle le doit en premier à l'écriture de Vince Gilligan et en second à la performance de Bryan Cranston devant la caméra. Le seul reproche que j'ai à formuler pour une série qui est entièrement basée sur le développement des personnages, c'est la faiblesse du personnage de Jesse et son manque de crédibilité. Jamais je n'ai cru en ce personnage, jamais je n'ai réussi à y croire, jamais je n'ai ressenti de l’empathie pour lui ... tout ça à cause d'un Aaron Paul qui surjoue à mort, ou alors c'est peut-être moi qui ait un problème avec cet acteur ? Mais bon, c'est bien le seul reproche que j'ai à formuler, car au final ce sera difficile de faire mieux par la suite que BB.

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le 21 févr. 2020

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lessthantod

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