Pas grand chose à ajouter par rapport a ce qui a été écrit: cette série est un pur chef d'oeuvre dont je pourrais vous parler pendant des heures!
Il n'y a rien à dire, tout est parfait. Les deux acteurs principaux sont absolument exceptionnels, ils ont d'ailleurs été primés pour çà. Les images, sont exceptionnelles de beauté, les réalisateurs font preuve d'un véritable talent, tant pour les huis clos que pour les plans grandioses dans les déserts. Et il y a cette faculté de magnifier la banalité du quotidien... Par exemple, une scène toute banale qui m'a marqué, Walter White, le "héros" (avec plein de guillemets hein....) doit prendre des liasses de billets qu'il a caché dans la chambre de son bébé. Dans la précipitation, il se saisit d'un sac poubelle distribué par un canard en plastique kitsch et enfantin. Et bien pour moi, c'est ce genre de détail qui fourmille et fait tout le charme de cette série qui colle à un quotidien désuet et donne un aspect tragicomique à cette histoire, somme toute très glauque. Walter White en slip dans le désert qui dézingue des trafiquants de drogue...
Pour rester sur la forme, je ne peux passer sous silence la BO, un florilège de musiques sublimes qui accompagnent l'histoire. Je me passe en boucle Badfinger, my Lady blue", qui ponctue le dernier épisode.
Sur le fond, l'histoire est énorme, riche en rebondissements et très accès sur la psychologie. L’association/opposition de Walter et Jesse ainsi que leur évolution, sont très finement menées. De tragi-comique, la série bascule vraiment dans le glauque au fur et à mesure, pour arriver à une dernière saison extrêmement sombre. Le final m'a vraiment retourné et perturbé....
Les personnages secondaires sont souvent très hauts en couleur, sans faire dans le too much. De Saul Goodman, l'avocat véreux, à Mike l'homme de main taciturne en passant par Hank, le beau frère de Walter qui enquête sur les crimes de ce dernier sans jamais se douter qu'il est derrière tout ça... Au delà des personnages, même les objets sont des vedettes dans la série! Du camping car au break familial beige et moche de Monsieur White en passant par les amphets bleues...
Et puis ces moments irréels, la pizza sur le toit, l'ouverture de l'épisode par des mariachis Mexicains qui chantent comment le Cartel veut faire la peau à Heisenberg, l'épisode de la mouche (le néants, et pourtant, j'adore cet épisode!)... Ou encore l'ouverture avec la chanson de Windy, qui raconte le quotidien d'une prostituée dans le cadre d'une musique guillerette ou on la voit effectuer ses passes avec détachement et lassitude. Rien que ce passage irréel, c'est un chef d'oeuvre...
Maintenant que j'ai terminé, je ressens comme un vide.... comment faire mieux?
Le seul truc qui peut freiner (et je connais des gens que ça a rebuté et n'ont pas du tout accroché) c'est que le rythme est très lent. Ça ne me dérange pas tellement j'ai été pris, mais je comprends que ça puisse décontenancer, surtout si on est à la recherche d'action et au spectaculaire et qu'on est peu sensible à la beauté lancinante et la violence latente et psychologique de cette série.