Capitaine, mon capitaine...

Ce qui m'a choqué le plus dans la série c'est le fait qu'elle soit liée étroitement à ma génération. Système D, galères, débrouilles....
Ici on ne traite pas de pourfendeurs de dragons ou virils stéroïdés ( désolé pour le néologisme... ) luttant pour leurs survies au fin fond de la jungle.
Non ici on parle d'un monsieur tout le monde, noyé dans une foule anonyme.
C'est précisément ce qui le rend attachant. Les anecdotes qu'il nous raconte, ponctuées de bourdes, gaffes, actes manqués, tout cela constitue le terreau et la matière de ce personnage plus qu'imparfait, humain dans ses lacunes et drôle avant tout.
Moi qui fût également ado dans les années 90 ( période post 80 encore positiviste ), l'épisode : "j'ai grandi dans les années 90", eu sur moi une étrange résonance. Le souci du détail est bel et bien là, internet inexistant, console de jeux archaïque, téléphone fixe d'un autre âge, les modes de vêtements etc...
Un peu dans le même registre, l'épisode : " j'ai couché avec émilie", cette bimbo du bahut qu'on a tous connu et qui nous a tous fait fantasmer, se révèle une fois adulte, vingts ans plus tard, un fantasme vide et sans intérêt...
Parfois plus intimistes , " on était des gamins" ou encore "je me suis fait un pote" me rappellent que derrière, les mots : crise, précarité etc, on vie et vibre encore...
A travers ces tranches de vie qui constituent la série, j'ai réalisé par le protagoniste mais également les nombreuses idées des auteurs que moi, mes potes, et les autres, n'étions pas des détails isolés mais la résultante d'un phénomène générationnel.
En cela j'ai aimé et me suis reconnu dans la série. Les "Winners" de tous bords, taxeront peut être le personnage de "looser" mais dans le fond qu'importe, parce que Bref... ce fut mon regard, ma critique... ;-)