Comme beaucoup de monde, j'ai beaucoup aimé Bref. lors de sa diffusion. La série ringardisait tous les programmes comiques courts alors en mode, même si elle partage avec ses deux meilleurs représentants, Caméra Café et Kaamelott, un humour cynique.
Mais j'ai picoré, comme beaucoup de monde. J'ai vu un trentenaire face à ses mensonges, face à une vie banale, des amis fragiles. Mais j'étais passé à coté de tout le reste. Je n'avais que mal perçu l'évolution des personnages au fil des épisodes. C'est d'autant plus important à souligner que la série se moque des conventions, qu'elle use d'épisodes qui ne se suivent pas chronologiquement, mais qui peuvent revenir en arrière. Que la série ne se limitait pas à ce personnage principal, qu'elle adoptait aussi d'autres points de vues qui enrichissaient l'histoire. Ces segments qui semblent différents, en termes de sujets, de chronologie ou de points de vue, ces digressions n'en sont pas, ce sont des éclairages différents qui ajoutent de la texture à l’histoire.
Il ne s'agit donc pas seulement d'une génération un peu paumée, les trentenaires des 2010's. Les épisodes élargissent considérablement leurs thématiques, partent dans certaines directions avant de revenir à d'autres.
Et c'est le visionnage complet, d'un bout à l'autre, en peu de temps, qui permet de se rendre compte à quel point cette série est réfléchie et construite. Elle sait parfaitement où elle va. Et non seulement elle sait faire rire, mais aussi émouvoir, dans un joyeux tumulte d'émotions diverses et variées au fil du visionnage.
Puisque la hype est retombée, laissons encore la création de Kyan Khojandi et Bruno Muschio s’en remettre. Mais j'ai la certitude que, quand on en reparlera, quand elle sera mieux digérée et donc plus facile à analyser, on y trouvera encore de la matière et du sens.
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