Bref. par Margot D

Un piège à con. On s'identifie à la vie de ce gars qui n'est pas terrible parce que la nôtre n'est pas folichonne non plus. On se dit : « « hoooouais mais moi c'est trop pareil, j'arrive pas à dormir non plus, je me suis déjà bourré la gueule, et je suis même allé au supermarché... non sérieux cette série c'est trop l'histoire ma vie. »
(Que celui qui n'ait jamais réussi arrivé à dormir lève la main. Que celui qui ne se soit jamais bourré la gueule aille au bar.)

Okay, à l'origine, les deux, trois premiers épisodes sont originaux, drôles et bien écrits. Le buzz a été quasi-instantané, promettant une série légendaire, intouchable. Mais ce buzz (comme la plupart des buzz) a peut-être surestimé cette série qui se voulait innovante et de son temps. Certes, dès sa sortie les adulescents ont accroché et adopté le langage « Bref » (« Bref, je vais aux toilettes » ; « Bref, passe-moi le sel »), mais la série, peut-être elle-même victime de son succès trop fulgurant, a vite fini par être lassante et oiseuse : la principale caractéristique de Bref c'est son rythme saccadé. Le principal handicap de Bref c'est sa diffusion régulière. Cependant il semblerait que Bref ait confondu vitesse et précipitation, nous offrant des épisodes de plus en plus hétérogènes.

Si en septembre je rigolais parce que comme moi le gars a fait un repas de famille et de la guitare, aujourd'hui quand je le vois galérer à monter un meuble ou à déménager, je pense à toutes les personnes qui aiment cette série parce que s'y identifient, et ça me fout le cafard, parce que des personnes qui galèrent à monter un meuble, il doit y en avoir un bon paquet.