Brothers & Sisters
6.1
Brothers & Sisters

Série ABC (2006)

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Il y a des séries qui restent plus ou moins confidentielles en France. Sans doute parce qu'on programme des séries par brochettes de minimum trois épisodes, et que les chaînes présélectionnent certaines séries. Brothers and Sisters fait partie de celles-là (Elle est programmée et déprogrammée à répétitions par TF1 à des heures où la majorité des gens sont au bureau). Pourtant Brothers and Sisters mérite plus qu'un détour.

Brothers and Sisters est une série de soap en prime-time (Desperate Housewives aussi, mais bon je ne m'étendrai pas là dessus). Attention, soap ne veut pas dire que ça ressemble en quoique ce soit aux Feux de l'Amour, à Amour Gloire et Beauté ou à Plus belle la vie. Non, c'est juste que c'est une série dramatique (une dramédie même plutôt) qui va nous parler d'une famille avec pas mal de ressorts qui font que c'est du soap (maîtresse, mariages, divorces, trahisons, maladies, accidents, frères ou sœurs illégitimes...) Jusque là, rien de bien transcendent. Sauf que dès le premier épisode, on nous prend à revers, le patriarche décède à la fin de l'épisode, laissant derrière lui une série de secrets et de mensonges que ses enfants et sa veuve devront gérer au mieux (Escroqueries dans l'affaire familiale, maîtresse, enfants illégitimes...). La famille devra à partir de là apprendre à se reconstruire.

Où se démarque Brothers & Sisters?

Par son casting haut de gamme et ses personnages: Sally Field (Jamais sans ma fille, Forrest Gump, Mrs Doubtfire, vos avez vraiment besoin de références pour Sally Field vous?) a décroché un Emmy Award pour son rôle de Nora Walker, la matriarche de la famille. Calista Flockhart (Ally McBeal), Rachel Griffiths (Six Feet Under), Ron Rifkin (Alias), Patricia Wettig (Prison Break), Matthew Rhys, Dave Annable, Luke McFarlane, Rob Lowe et Balthazar Getty... L'alchimie entre les membres du casting est phénoménale et nous retranscrit avec naturel les dynamiques de cette famille à laquelle on s'attache facilement (un peu comme Scotty qui représente le membre extérieur, le public, qui rentre dans cette famille)

Par son aspect politique soft: en nous montrant les divergences politiques au sein de cette même famille (républicains et démocrates), et comment un évènement comme le 11 septembre a été encaissé ou non par cette famille. Brothers and Sisters, si elle ne nous emmène ni en Afghanistan, ni en Irak, traite de cela en y envoyant l'un de ses personnages (Justin, le plus jeune de la famille, joué par Dave Annable). On a donc les répercussions psychologiques de la guerre sur Justin (qui s'était engagé à cause du 11 septembre), mais aussi sur sa famille, qui pendant qu'il est là-bas, ne sait pas s'il va revenir ou non, et si oui entier. A travers ces passages, Brothers and Sisters se permet de critiquer la politique américaine, tout en nous y emmenant dans les coulisses grâce à un Sénateur qui s'éprend de Kitty (Calista Flockhart). Les thèmes du mariage homosexuel, de la famille homoparentale, de la gestation pour autrui, seront aussi abordés grâce Kevin (Matthew Rhys) et Scotty (Luke Mcfarlane). De même que Saul (Ron Rifkin), nous permettra d'aborder (mais pas trop non plus) le thème du sida. Le tout à chaque fois avec subtilité et intelligence.

Par ses scènes de dîner complètement chaotiques (et donc jouissives) et par ses conversations téléphoniques à plusieurs et qui s'enchaînent: un secret dans la famille Walker est divulgué à tout le monde en trente secondes chrono, sous vos yeux ébahis, et au mois les intrigues peuvent avancer.

Brothers and Sisters fera preuve d'une grande qualité le long de ses quatre premières saisons (ce qu'on ne peut pas dire pour Desperate Housewives par exemple). La cinquième saison sera moins bonne, du fait de départ d'acteurs (Rob Lowe, Emily VanCamp, Patricia Wettig) et de coupes budgétaires: le casting n'est presque jamais au complet, ce qui se fait ressentir: les Walker ne sont jamais aussi bon que lorsqu'ils sont tous réunis (et alcoolisés). Cependant les derniers épisodes reprennent en qualité, et offrent une véritable conclusion à la série (les scénaristes ont du sentir l'annulation venir). D'ailleurs on suit cette saison avec quand même un certain plaisir parce que l'on s'est attaché à cette famille hors du commun et à ses membres.

Une série à voir et à apprécier. Elle offre de très beaux moments.
JimDante
8
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le 14 mai 2011

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JimDante

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