"A la mémoire de tous ceux qui ont souffert et qui se sont sacrifiés".
Dans certains pays quand tout va mal, il est certainement préférable de n’être rien du tout plutôt que des ingénieurs ou des Apparatchiks aussi agressifs qu'apeurés constamment sur des sièges éjectables, accusant ou effondrés, rebelles ou incompétents devant la soudaineté d'un évènement tragique dont on ne maitrise pas dans un premier temps les données originelles.
Pour continuer d'exister et surtout conserver ses privilèges, il faut s’investir sur le terrain, s’imposer hiérarchiquement, hausser le ton, contester ce qui ne correspond pas avec ce que l’on désire entendre avant de se résoudre à accepter le pire et de le vendre à ses risques et périls à la maison mère.
Pendant que l’on fume beaucoup, que l'on dort peu, que l'on tergiverse, que l'on se toise ou que l’on se querelle, les radiations ont pignon sur rue.
Les victimes augmentent, les hommes vomissent et meurent. Les oiseaux tombent du ciel. Les animaux domestiques contaminés sont pourchassés et abattus.
Il faut se dire adieu en pressant la main d’un conjoint dont la pestilence après avoir rendu son corps méconnaissable condamne sa sépulture au pire des anonymats.
La base tout en se sachant manipulée par un discours idéologique prononcé par des planqués vantant intelligemment le service que l'on doit à sa patrie en danger, accepte néanmoins tout en plastronnant de s'investir plus par orgueil que par soumission.
Tout un organigramme chancelle du sol au plafond suite à un endoctrinement inadapté à une technologie incertaine et brinquebalante dont on ne peut être sure à long terme.
A un moment ou un autre le verbe officiel ne suffit plus à camoufler les innombrables dangers des différentes boites de Pandore disséminées un peu partout dépendantes de leurs vétustés, de leurs mensonges, de leurs lacunes, de leurs humiliations hiérarchiques, de leurs abus de pouvoir ou de leurs erreurs humaines bien souvent occultées dans un pays ou la propagande ne fait qu'asservir par la récompense ou le service tous ses maitres et ses serviteurs.
Dont les sentences pour durer sont l'invisibilité, l'exil et la disgrâce pour tout ceux qui malgré leur arrivisme n'ont pas hésité à dénoncer les responsables d'une catastrophe humanitaire ayant certainement accélérée la fin d'un régime.
Un cauchemar emportant tous ses participants qu'ils soient coupables ou innocents.