(Critique de la saison 1 ici : http://www.senscritique.com/serie/code-geass-lelouch-de-la-rebellion/107123736987589/critique/schuntly/)

Et ici ce n'est pas que la bicyclette qui s'écrase lamentablement, mais bien l'anime tout entier, qui semble oublier d'avancer.

L'histoire reprend une année après la première saison, dans des conditions qui semblent tout à fait similaires : même situation politique, mêmes protagonistes (qui refusent obstinément de mourir, à mon grand dam), à peu de choses près. Toutefois, on ne s'encombre pas d'une longue et niaiseuse transition pour remplir les épisodes. Non. Une fois encore, l'action arrive très vite, et la rébellion renaît de ses cendres.

L'on se retrouve embarqué dans la même croisade idéaliste que dans la première saison, mais avec notre enthousiasme douché par la tournure des évènements, et plus particulièrement par le changement comportemental de Zero à la fin de la première saison. Difficile désormais d'éprouver de la sympathie pour lui et d'approuver ses agissements.

On assiste alors à un concentré de tout ce qu'il y avait de mauvais dans la R1 : les ennemis sont multipliés, encore et encore, mais ne meurent jamais. On est en guerre, on se tape avec des gros méchas tous plus puissants (et moches) les uns que les autres, mais non. Il faut attendre la fin de la saison pour que certains personnages disparaissent. Et encore, certains ressuscitent miraculeusement, bien sûr sans la moindre explication autre que : « ah ben non en fait j'étais pas mort, haha ». Attendez... je me suis trompé de chaîne, c'est DBZ, non ?
De même que les personnages gentils qui sont soit insupportables, soit inutiles. La preuve la plus flagrante est à mon sens l'abus incontestable de fan-service qui va permettre de donner une contenance aux personnages féminins lors de leur apparition à l'écran, car la plupart n'ont aucune importance dans l'histoire. Et là, tout est bon pour faire du remplissage d'épisode : gros plan sur l'arrière-train, combinaisons moulantes, robes de tapineuses...

Côté histoire, ce n'est guère mieux. Rien ne semble cohérent, tout est prétexte pour voir les derniers modèles de mecha se taper sur la tronche. On parle beaucoup bataille, mais pas tellement de stratégie à long terme. Zero est de toute façon incapable d'élaborer un plan viable, et c'est d'ailleurs en agissant seul qu'il parvient aux meilleurs résultats. Dommage qu'il lui ai fallu plus de trente épisode pour se décider.
Heureusement, le mystère du Geass et du passé de C.C remontent un peu la barre, donnant l'envie de continuer à regarder, au moins pour connaître les détails du pacte. Et les révélations contrastent terriblement avec la qualité globale de cette deuxième saison. On sent que l'idée de base était bonne, originale, mais que ça n'a pas suffit à faire de Code Geass une bonne série. Le plus terrible étant sans doute la fin.

Car on assiste à un affrontement d'idéaux différents, mais tous plus inconcevables les uns que les autres. On fait face à des absurdités monumentales du type « tiens une arme de destruction massive au-dessus d'une ville ça fait beaucoup de morts, je me rendais pas compte » « on va maintenir la paix dans le monde grâce à la terreur » ou « je détruis tout n'importe comment et je focalise la haine pour pouvoir reconstruire après ». Aucune morale n'est viable, on ne peut ainsi choisir son camp. On devient alors spectateur d'une boucherie absurde, qui débouche sur un dénouement pas crédible pour un sou. Son seul mérite est de ne pas constituer un happy end trop flagrant.

Code Geass était bien parti. Une histoire originale, de bonnes idées pour tout ce qui avait attrait au pouvoir et à l'histoire de C.C. Un cadre où les combats de mechas ne dérangeaient pas plus que ça, et où l'on pouvait assister à l'affrontement des idéaux. Tout cela, gâché dans cette seconde saison par une mise en scène peu crédible privilégiant le combat, délaissant l'importance des personnages secondaires à cause de leur trop grand nombre, et en s'engageant dans un conflit dans lequel le spectateur ne peut adhérer à une faction ou à une autre. Décevant.
Schuntly
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le 25 août 2011

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Schuntly

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