Énorme surprise pour moi que cette série... Après avoir entendu la totalité de mon entourage en faire l'apologie, j'avais un peu peur qu'elle ne m'ait été survendue.
Les premiers épisodes sont longuets, presque lourds. Le pitch est tellement creux (une bande de losers de tous horizons se retrouvent dans une fac publique) que l'histoire n'a aucune forme propre. On ne sait clairement pas où on veut nous mener. Sauf que c'est le but. J'ai mis du temps à l'accepter, peut-être trop habitué aux développements. Il faut ignorer le décor, l'université n'est qu'un prétexte. On aurait pu se retrouver avec des personnages évoluant au coeur du marché de Rungis que ç'aurait été la même chose.
Cette série qui au départ se laisse regarder devient rapidement un nid à blagues borderline sur les races, la sexualité, la religion ou encore le rapport homme/femme. Mais drôles. Et aujourd'hui c'est non seulement difficile, mais surtout rare sur un network comme NBC. Ce qui pouvait paraître lourd devient au fil des épisodes efficace et bien pensé.
Ce qui rend la recette encore plus accrocheuse, c'est que les personnages font directement partie d'un stéréoptype étasunien. Ils en jouent ou s'en défendent quand ça les arrange, preuve que la notion de normalité est flottante. On peut s'en servir ou la renier selon sa différence et ce qu'on peut en tirer, et ce parfois plusieurs fois dans le même épisode... pour le même personnage. Ce petit jeu sur les "Communautés" est clairement la colonne vertébrale de la série. On se retrouve à attendre la prochaine grosse vanne à chaque nouvelle intervention. Les auteurs se foutent de tout, de tout le monde, tout le temps. Et ils n'aiment vraiment pas Glee.
Deux points négatifs cependant, le fil conducteur de la relation entre Jeff et Britta, et les trop fréquentes petites leçons de vie en fin d'épisode qui ont l'air de blagues et finissent sérieusement.