Un jour, on m'interpelle en me disant "Eh toi, t'es juif ? Ecoute ça !". Et voila qu'on me met face à des juifs lors d'une bar mitsva qui chantent en choeur "Remember that we suffered". Aussitôt, je me renseigne et apprend que cet hymne venu du ciel vient de la série "Crazy Ex-Girlfriend".
Les deux gonzesses à la tête de ce projet sont folles à liés, et on ne peut que remercier les gens qui ont donné de la thune pour qu'elles le dévoilent à échelle mondiale. Si je devais résumer ce qu'est cette série, c'est une série amoureuse sous sa forme américaine classique, sauf que dans celle-ci, la réalité est présente. Car malgré les parties musicales, le sur-jeu incroyable de Rachel Bloom et autres gags loufoques, on sent une véritable envie d'authenticité dans le traitement des situations et des personnages. Si les personnages sont heureux, ce n'est qu'une façade, car il n'y en a pas un qui ne soit un tant soi peu dépressif (excepté le gros gamin du bar). Rebecca, le personnage principale féminin est une belle femme, mais qui est potelé, qui a les seins qui gigotent lorsqu'elle court, et qui est tout aussi bien montré en tenue sexy, chic, ou en pyjama dégueulasse de dépression. Personne n'est une parodie de personne ici, et ça fait du bien.
Je n'ai vu que la saison 1 pour le moment, mais ce que je peux en dire, c'est que "Crazy Ex-Girlfriend" est drôle, et vous apprendra que les gens sont aussi tristes que vous, et qu'il vaut mieux en rire et en chanter plutôt qu'en pleurer. Et pour finir sur un trait à la mode, je dirai que ces Mesdames créatrices de l'oeuvre ont démontré par a+b comment faire une oeuvre ou le féminisme n'est pas superficiel; filmer des personnages féminins authentiques, ou la femme parfaite d'Instagram est une exception et non une norme; et parsemer l'oeuvre de féminisme plutôt que d'en faire le sujet principal.