Le moins qu'on puisse dire c'est que Crisis Jung mets les deux pieds dans le plat du bon goût : c'est cru, c'est gore, c'est débile, c'est irrespectueux de tout, ça met en scène du viol à répétition, ça chie sur la morale, ça se moques des bons sentiments avec un récit au premier degré volontairement poussé à l'extrème du premier degré.
Ça se moque aussi des poncifs du genre : le héros qui se fait défoncer par un nouvel ennemi, qui apprend de sa défaite, en sort grandit et va poutrer le vilain, toujours plus imbécile, et nommé sous l'égide des bons sentiments et des belles valeurs.
L'ultime méchant, petit Jesus chie chacun de ces nouveaux adversaires, craché par la bouche de la défunte épouse du "héros au coeur brisé", innefable imbécile qui traverse le désert qu'est devenu le monde pour retrouver sa dulcinée décapitée.
C'est un monde d'homme ou l'habit fait le moine. Tous barbus, aussitôt habillé d'une homme, un homme devient une femme prête à être torturée par l'un des siens qui se transformera alors en bodybuildé fou, avec une tronçonneuse à la place du sexe...
Tout cela est bien entendu sanguinolent à souhait, ça s'arrache les membres, ça tue les enfants et les monologues interminables (et rimés) ponctuent chaque début et fin d'épisodes (et les moments de réflexion du héros, présenté comme une psychanalyse de comptoir).
Au niveau de l'animation, ça déboite et les fans de l'animé Lastman reconnaitront la pate du réalisateur.
Que dire ? J'ai trouvé ça d'abord insupportable, puis drôle. Puis les deux. Mais ça se voit vite et, à force, cette grosse blague m'a plutôt convaincu, avec son soin méticuleux des détails et son univers absurde mais finalement, assez bien foutu, à force de chercher à gratter là où ça fait mal.
Un film à voir pour les fans des shonens du genre : Saint Seya, Ken le Survivant, Berserk... Mais âmes sensibles abstenir sinon.