Rares sont les séries ou le spectateur à l'impression d’être beaucoup moins intelligent que le programme. DARK, par le biais de plusieurs boucles temporelles, montre à quel point la physique telle que nous la ressentons (hier, aujourd'hui, demain, la causalité des événements) est un pauvre rivage de sable à peine stabilisé face à l'océan des règles régissant l'univers. Car tout est lié dans DARK, les destins, les familles, les secrets pesant sur chaque individu, le poids économique de la centrale, la reproduction sociale (on dirait du Bourdieu). Mais la vraie question est celle, absolument fondamentale, du choix. Y-a-t-il même l'espoir du moindre libre arbitre pour un etre humain, ou tout est-il inévitablement lié aux règles les plus folles de la physique? Et comme référence, c'est peu dire que les .auteurs se sont creusés la tète en rédigeant le scénario. Invocation de la table d'émeraude de Trismegiste, fondateur de l'alchimie, et de ses formules ésotériques, utilisation du cycle sol lunaire de 33 années qui fonde les boucles de la série, utilisation des règles du pont d'eninstein rosen. Bref le travail d'écriture en amont de la série est juste dantesque.On en sort en ayant pas tout compris,mais avec l'impression d'avoir vu la combinaison rare d'intelligence et de distraction. Une saison 2 vient d’être commandée, vu l'incroyable succès de la série qui confirme que le public actuel est capable de recevoir autre chose que des âneries de super héros ("grand pouvoir, grandes responsabilités", ben tiens)