Une série qui tourne en rond

Les critiques dithyrambiques fusent. "Dark", première série originale allemande pour Netflix, fait même partie des meilleures séries toutes confondues sur IMDB. En ces temps sans cinéma, je me suis dit qu'une petite séance de rattrapage s'imposait ! Je m'étais déjà lancé dans la série lorsque la première saison était sortie, mais sans succès. Elle me faisait beaucoup trop penser à "Stranger Things", entre son cadre de petite ville maudite dotée d'une centrale nucléaire mystérieuse et sa thématique autour de disparitions d'enfants. Cette fois-ci, je suis allé au bout, même si très honnêtement, ma patience a été mise à rude épreuve. J'ai senti le temps passer !
Bon, là, pour le coup, j'ai un peu de mal à être objectif. Autant, je reconnais la qualité visuelle de la série de par son atmosphère sombre à la David Lynch, avec ses jeux de miroir et son esthétique pesante. J'ai particulièrement adoré la bande sonore. Je comprend également que ça puisse plaire, ce concept de labyrinthe temporel, entre passé, présent et futur, avec des personnages x 3 et des péripéties répétitives. En effet, "Dark" s'articule autour de va-et-vient entre trois époques distinctes, de 33 ans chacune : 1953, 1986 et 2019. Si la première saison est facilement lisible et accrocheuse, et intelligemment plaisante avec son traitement des rapports familiaux, les deux suivantes ajoutent des couches qui viennent complexifier le puzzle. Car en plus des différentes périodes, la série se découpe en "mondes", soit un univers parallèle dans lequel des personnages n'ont jamais existé. Pour ma part, je crois que c'est là que j'ai lâché l'affaire. Je passais mon temps à souffler et rouspeter parce que je ne comprenais pas grand chose et que le suspense pourtant efficace de la première saison n'était plus. Après, je ne suis pas allé jusqu'à me doter d'un arbre généalogique sur Internet pour trouver la cohérence de ce gros bordel (j'y ai pensé qu'une fois terminée !). J'aime quand c'est accessible, les choses trop torturées et tarabiscotées me démotivent plus qu'elles ne m'intriguent... Là, c'est clairement le genre de série à mystères qui se regarde plus d'une fois pour en saisir toutes les subtilités. Il y en a qui adorent, moi, c'est juste pas mon truc.
Il faut quand même rappeler qu'il s'agit là d'une série allemande et que le mode de narration diffère des formats habituels. Le temps est dilaté, si bien que certains épisodes (surtout dans la saison 2 et début de saison 3) s'étirent pour ne pas raconter grand chose dont on ne se doute pas. J'ai vécu des grandes traversées du désert, mais il faut avouer que j'étais souvent paumé, notamment dans la multiple palette de personnages. D'ailleurs, les acteurs, tous inconnus pour ma part, sont compétents et investis. C'est un vrai plus pour la série, même si je me suis figuré plus d'une fois le calvaire pour eux d'être au clair avec l'intrigue, surtout qu'un tournage n'est jamais chronologique, surtout sur de telles productions. Néanmoins, je pense quand même avoir saisi l'essentiel de la série : la fin est le début et le début est la fin. En gros, hein !
Je suis pas sûr d'en retenir plus, si ce n'est que les français ont de quoi rougir avec leurs séries qui n'arrivent pas à la cheville de ce récit touffu de science-fiction. Mais ne faites pas comme moi, munissez vous d'un arbre généalogique !