Durant un entretien pour la promotion du Labyrinthe de Pan, en 2006, Guillermo de Toro reprend ainsi les paroles de Jim Henson : "Un conte de fée ce n'est pas ce qu'un adulte imagine, c'est violent et très cru, à l'opposé de ce que l'industrie de l'image propose comme expérience de nos jours."
On a tous en tête dès le premier épisode de Age of Resistance, du pauvre podling de 1982 aspiré par le cristal sous le rire infâme des Skekses, et joie de constater qu'en 30 ans le ton général de l’œuvre n'a pas changé.
On se retrouve donc avec une série hybride, flirtant avec la facilité scénaristique d'une histoire pour enfant, tout en incorporant des passages d'une rare violence (feu l'oeil de SkekTek) et d'une rare complexité.
Pour ce qui est de l'esthétique générale, la Henson Compagny nous gâte à un point rarement atteint dans l'histoire du fan service bien géré. Tout dans la mise en scène et la narration pousse à regarder partout, à faire pause lors des plans larges pour scruter chaque détail minutieusement fabriqué de ce théâtre de marionnette en 3D dans lequel on aimerait pouvoir plonger.
La seule ombre au tableau serait peut être que la série met un certain temps à décoller pour tabasser sur deux épisodes finaux qui laissent plus croire à un développement de scénario avorté qu'à un véritable cliffhanger. La sourde appréhension de voir cette série ne jamais se finir vous guette dès l'épisode 8. Espérons que la magie puisse opérer encore longtemps ...
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