Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba par AntoineRA

• SAISON 2 (6/10)

[Critique du 03 mars 2022]

J'avais beaucoup aimé l'ambiance de la première saison, surtout la poésie visuelle qu'arrivait à dégager le studio Ufotable qui compensait les facilités et ennuis du scénario. Cette nouvelle saison se découpe en 2 arcs, un premier de 7 épisodes qui n'est qu'un redécoupage épisodique du film sorti peu de temps avant. Puis un second arc de 11 épisodes, avec les épisodes extrêmes plus longs qu'à l'accoutumée.

Concrètement, Ufotable s'est surpassé sur l'animation, surtout sur le 2ème arc, tant c'est à tomber. Les décors sont riches et détaillés, les lumières crépusculaires absolument sublimes, les arrières-plans toujours travaillés, les effets sur les particules et les fluides sont incroyables et, au sommet de cela : l'animation des combat est purement bluffante, mêlant à nouveau CGI, cel-shading, 2D stylisée... une réelle démo technique qui hisse le titre parmi les plus beaux animes de ces dernières années. Ce constat est, néanmoins, beaucoup moins valable sur le 1er arc qui nous gratifie d'une 3D plutôt immonde.

C'est donc très (très) beau visuellement et on aurait aimé que le studio passe tout autant de temps sur le scénario. En 18 épisodes, on n'a aucun développement des protagonistes (Zenitsu et Inosuke sont complètement abandonnés) ; par contre, on nous sort des level-ups de sous le chapeau pour le plaisir de faire gonfler la hype. D'ailleurs, le montage est extrêmement putassier dans le placement des openings, cliffhangers et flashbacks qui viennent pratiquement tout le temps couper la dynamique de l'action principale. Cette saison 2 c'est donc : 5 épisodes sur une histoire de train + 2 épisodes d'un affrontement majeur (arc 1), puis 5 épisodes d'exposition sur une intrigue secondaire + 6 épisodes sur un affrontement épique (arc 2).

Les seuls vrais développements de personnages le sont sur des secondaires, ou des antagonistes, qu'on ne reverra plus. Et leur histoire est souvent révélée après coup, ce qui est quelque peu contre-productif. Par ailleurs, l'anime se montre toujours très excessif et exubérant au niveau vocal ; il n'y a pas besoin de vociférer toutes les 5min. En somme, on peut se contenter de juste profiter du spectacle visuel et passer le reste.

• SAISON 1 (7,5/10)

[Critique du 01 janvier 2020]

Difficile de ne pas être envoûté d'emblée par les premières minutes de cet anime. Le ton sombre et dramatique, nimbé d'une bande-son doucereuse et traditionnelle, en sus d'une animation mêlant habilement cell shading et CGI à des dessins non moins sublimes et regorgeant de détails ; c'est là une combinaison brillante et parfaitement mise en scène. Derrière ses aspects de shônen lambda, Demon Slayer s'orne de la mythologie et du folklore japonais, rappelant Ōkami en bien des points, pour offrir une ambiance poétique touchante. Malheureusement, ces points forts vont vite être contrebalancés par les standards du genre. Ainsi, malgré un démarrage express, l'anime va ensuite se complaire dans le remplissage des épisodes et les cliffhangers pour gagner des épisodes et faire durer l'audience. Également, l'arrivée, à un tiers de la saison, de nouveaux personnages criards et exubérants pour un ton comique qui agace plus qu'il ne divertit, nuit également à cette ambiance fantasque initialement installée. Cela dit, sur les derniers épisodes, ces deux personnages se sont calmés et on espère les voir donner un réel intérêt à l'histoire dans les prochaines saisons. Hormis cela, Demon Slayer conserve une aura tragique et mature, ponctuée de scènes émotionnelles touchantes qui font régulièrement penser à FMA: Brotherhood. Je suis très curieux de voir l'évolution à venir pour ces persos qui ont pourtant déjà gagné un peu trop facilement une expérience supérieure.