Difficile de résumer huit saisons en quelques paragraphes. Une chose est sûre, Dexter a été synonyme d’excellence pendant bien longtemps. Une longue vie gâchée par une mort sale, rapide et cruelle. Car l’ultime saison n’a rien à envier à la médiocrité maladive qui caractérise la majorité des séries actuelles. Un saccage pur et simple auquel personne ne croit, et où toutes les questions sont balayées d’un revers de main. Des années pour construire, trois minutes pour détruire. Par respect pour l’intégrité morale des responsables de l’œuvre, pour la langue française et pour la paix dans le monde, le sujet ne sera pas abordé en profondeur ici. Car pour le reste, on oscille entre le très bon et le parfait.
Quand la série a-t-elle atteint son apogée ? Sûrement lors des quatre premières saisons. C’est intelligent, osé et fatalement attachant. Pourtant le schéma est toujours identique. Dexter tente de concilier boulot d’expert sanguin à la police de Miami, vie de famille recomposée et tueries nocturnes. Une sorte de métro/boulot/dodo rouge poisseux. Avec une montée en pression constante. Gérer une relation, tuer le pédophile du quartier voisin, mettre la police sur la mauvaise voie. Se faire accepter par les enfants, cacher le corps, dissiper les soupçons des collègues. Se marier, piéger sa prochaine victime, aider sa sœur à devenir détective. Elever son fils, traquer un tueur sadique, échapper à la surveillance du sergent. Inutile de préciser que l’harmonie des trois mondes ne sera qu’éphémère. Et tant mieux.
Du côté des personnages, aucunes fausses notes (Rappel : la saison 8 n’est pas prise en compte dans cette critique. Parce que Vogel, son fils et toute la merde… Non mais bordel de Dieu ils ont étés dirigés sous perf’ d’acide ?), les protagonistes principaux sont parfaits, au moins autant que les rôles secondaires. Les tueurs se succèdent et ne se ressemblent pas. Maniaques, influencés, terrifiants, calmes, imposants, nerveux ou subtils. Seul l’efficacité les unis sous le signe du massacre. Rajoutez à ça une section criminelle de la Miami Metro Police Departement remplie de cas sociaux au dialecte jouissif et vous comprendrez que Dexter Morgan éprouve le besoin d’enrouler quelques individus dans de la cellophane pour se détendre.
Le tout est rythmé à merveille et monte crescendo au fil des épisodes. Chaque fin de saison est sublimée par une tension brumeuse et certaines scènes se paient le luxe de vous glacer. Au dessus de tout, le final de la quatrième saison qui vous imposera une définition irréfutable du bain de sang. Mais quant on atteint son maximum, on ne peut que descendre. Dexter n’échappe pas à cette réalité mathématique mais prends son temps pour chuter. On se met à rêver d’une conclusion épique tant la qualité reste au rendez vous. Finalement, on n’est pas déçu. Tout commence dans un conteneur et tout y fini. Saison 7, épisode 12.
Rideau. Applaudissements.
Jetez tout ce qui suit à la mer.
Note par saison :
Saison 1 : 9
Saison 2 : 9
Saison 3 : 9
Saison 4 : 9
Saison 5 : 9
Saison 6 : 8
Saison 7 : 7
Saison 8 : 4