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Attention, spoiler (avant de me faire pourrir par mes amis férus du grand blond avec un couteau noir).



On saute quelques lignes pour ceux qui ne veulent pas savoir ce qui advient dans cet ultime épisode et qui n'ont pas assez de force mentale pour résister à l'envie de quand-même jeter un œil "par inadvertance" plus bas... (quitte à me faire après porter le chapeau avec le maximum de mauvaise foi ==} ces derniers se reconnaitront).



Donc, nous disions...


S'il y a bien une série que j'ai suivie avec passion, sans jamais abandonner telle une épouse fidèle de l'ancien temps, celui où on ne divorçait pas pour quelques écarts de conduite malheureux, contre vents et marées, pour le meilleur et pour le pire, bla bla bla, c'est bien Dexter.

Oui, bon, je l'avoue, j'ai peut-être un peu laissé tomber à un moment, entre les saisons 5 et 7, mais je me suis rattrapée l'année dernière en les regardant d'affilée, tremblante de remords de ne pas avoir cru en lui, d'avoir pu ainsi douter de nous...

Depuis, j'attendais cette dernière saison avec d'autant plus d'impatience qu'elle serait réellement la dernière, la der des der, promis-juré avant la révérence finale de notre vieil ami et néanmoins tueur en série.

Et puis, le grand moment est arrivé, la dernière saison susnommée a démarré, et, je dois bien l'admettre, je l'ai suivi du bout des yeux, incrédule.

Elle est passée trop vite. Premier fait. Non pas que je me sois tellement passionnée, bien au regret de le dire, mais l'action a mis tellement de temps à démarrer que je n'ai réalisé que in extremis qu'il ne restait qu'une poignée d'épisodes avant la fin. La vie s'écoulait de plus en plus rapidement entre mes doigts, comme le sable de Miami Beach réputé pour sa finesse, et je ne pouvais rien faire pour la retenir. (Tout comme il m'est mentalement impossible de vous épargner une métaphore aussi pathétique que celle que vous venez de lire).

J'ai essayé de ne pas y penser, l'étau se resserrait tous les lundis lorsque je regardais le nouvel épisode, et rien ne semblait vouloir venir qui aurait pu annoncer la chute. Rien.

Avant l'épisode onzième du nom, je ne vois pas comment on peut se dire "ça sent le sapin, on va arriver au terme, la série va SE TERMINER". Pourquoi ?

Tout simplement car de nouvelles pistes ne cessent de s'ouvrir. De nouvelles actions se mettent en route. Un exemple parmi d'autres : la fille cachée de Masuka qui augure une évolution de ce personnage si grivoisement sympathique...

Et là, on réalise brutalement, par la force des choses (et le battage médiatique qui nous serine que c'est bientôt terminé les gars, on a déjà remballé une partie du matériel, les décors sont déjà en vente sur le bon coin) : c'est l'avant-dernier épisode, il faut maintenant apprendre à se dire adieu.

C'est inéluctable, cette fois-ci, c'est la bonne. Donc, on regarde le dernier épisode confiant dans la certitude que l'on fera un usage massif de mouchoirs ce soir-là.

En effet, mon cousin américain m'a envoyé en colis express la VHS contenant le précieux épisode enregistré lors de son passage à la télévision... Chanceuse que je suis !

Alors, que se passe-t-il ? Dexter et Debra se disent au revoir 56 fois, Hannah passe son temps sur Internet à chercher des vols en partance pour l'Amérique du sud (ah, mais comme dans l'épisode précédent en fait ! C'est bien, on n'est pas trop bousculés), et... et c'est tout, ou presque.

Charlotte Rampling a passé depuis longtemps l'arme à gauche en famille, le dernier espoir d'obtenir une fin avec un minimum de panache s'est éteint définitivement. Tant pis, ça serait un peu too much de la rappeler maintenant pour sauver le navire.

Un instant de jubilation, trop court, trop rare dans ce dernier épisode insupportablement teinté de gris (Pourquoi tous les derniers épisodes font cela, pourquoi ?!! C'est censé déclencher en nous un réflexe pavlovien de pure mélancolie ?) orné en sus d'une petite musique en continu pour soutenir la pauvreté des dialogues : Quinn et Batista regardent la vidéo de Dexter qui vient de tuer méthodiquement, avec un parfait sang-froid, le grand méchant de la saison, et ceci, avec un stylo bic à 0.99 euros chez Leader Price. Bon moment devant les regards mi-éberlués, mi-craintifs des mecs qui se disent l'espace d'une seconde : "Et si ce Dexter... Oh mon Dieu, non, ce bon père de famille adepte du bowling ne serait donc pas ce qu'il prétend être ? Pourquoi j'ai l'impression de ne pas si bien le connaître ?" Mais Quinn est trop KO pour creuser la question. (Soit dit en passant, il excelle dans son rôle de flic qui fait perpétuellement la gueule, même s'il faut admettre que sur ce coup-là, il a quand-même quelque légitimité à être au bout du rouleau.

Et là, lorsque les médecins se montrent optimiste avec le cas de Debra, le doute s'insinue dans mon esprit. Normalement, quand Debra va mieux et que c'est reparti pour un tour, elle jure comme un charretier façon western et engueule tout le monde pour faire bonne mesure. Là, elle dit au revoir à Dexter avec des tremolos dans la voix. Louche.

Et là encore, Dexter parle à Harrison qui monte dans un avion, avant le grand départ vers la nouvelle vie. Il lui dit "Je t'aime", et quelques minutes avant dans l'épisode, il l'a même serré dans ses bras. Quand on sait que le gamin a fait de la figuration tout au long de la série (Trophée de l'enfant le plus délaissé de touts les séries, il était sur le point d’appeler Sexy-Hot-Jamie "Maman"), on ne peut que répéter : louche.

Arrivent les dernières minutes. Debra à peine refroidie (son frère y a largement contribué, malheureusement, on est loin d'une certaine scène où un bienveillant entraineur nous arrachait des larmes devant une jeune femme qui avait voulu suivre son rêve de... bref, je vais me faire assassiner si j'en dis plus), c'est reparti pour un petit tour de bateau (Le Slice of Life n'aura jamais autant servi).

Soit dit en passant, vous remarquerez que Dexter n'avait pas vendu son bateau finalement, ni sa voiture (Il me semble que sa fausse fille d'il y a plusieurs saisons devait le récupérer, je dis ça...), ni son appartement (à moins qu'il ne se rende sur la terrasse que pour admirer la vue sur la baie, le meilleur spot de tout la Floride, peut-être, ni son joujou des mers.

Un seul mot : déception.

Cependant, me voilà étreinte d'un doute : étant donné que j’ai suivi la série avec un intérêt soutenu et une constance (quasi) sans faille, n'attendais-je pas, à l'opposé du lucide Dexter concernant le sort de sa sœur, et bien, un... miracle ?

Une fin où je serais émue aux larmes, où je rirais, où je serais comme transfigurée, où je comprendrais enfin, où je recevrais l’absolution, où la morale serait sauvée, les péchés de Dex rachetés, et nos deux âmes enfin purifiées par les flammes de l'enfer s’envoleraient, enfin, quelque chose qui claque, quoi.

Et bien non.

J'attends donc dorénavant le vrai dernier épisode de Dexter.

Parce que là, ce n'est vraiment pas possible.

Fuck, comme dirait Debra.
HomoFestivus
7
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le 24 sept. 2013

Critique lue 351 fois

HomoFestivus

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