Mieux vaut Tardis que jamais...
Je découvre (seulement) Dr Who. Eh oui.
Critique et note posées le 02/12/13 après l'épisode 8 de la saison 2, et donc potentiellement hautement évolutives.
ATTENTION, C'EST BOURRÉ DE SPOILERS !
Dr Who, ou l'une de ces séries farcies de très bonnes idées, le fond est très intéressant, mais la forme laisse franchement à désirer.
Ce n'est pas tant le visuel.
D'une part, on a progressé depuis le carton-pâte de la saison 1, même si ça reste cheap et, donc, relativement moche.
Mais aussi, d'autre part, je ne trouve pas pertinent d'attaquer sur le physique.
Le manque de moyens n'est certainement pas une excuse pour faire de la merde, déjà, et c'est rarement un argument suffisant pour que je l'excuse, mais surtout on a eu de nombreuses preuves que ça n'empêchait pas de vraies réussites.
Non, ce qui me gêne au plus point, ce sont les incohérences et gratuités qui parsèment la série.
Au premier rang desquelles, l'attitude du Docteur, auto-proclamé intelligence suprême de la Galaxie, et qui se précipite avec une stupidité confondante d'une situation mortelle à une autre, au prétexte que c'est fun.
Je suis désolé mais non.
Qu'il s'impose la présence d'une huître telle que Rose passons, la bite a ses raisons que la raison...
Mais franchement, chaque épisode va de mal en pis, le contexte de plus en plus désespéré, et jamais il ne lui viendrait à l'idée de se servir de son incommensurable intelligence et/ou de sa connaissance approfondie de l'histoire de l'Univers (900 ans qu'il voyage, quand même) pour contenir un tant soit peu la menace.
On a l'impression que quel que soit l'endroit et l'époque où il met les pieds, il découvre !
Dites-moi que c'est son but, ça peut excuser certaines choses, mais qu'il ne connaisse par exemple pas la date de la première rencontre entre l'homme et l'extra-terrestre, alors que c'est son sujet premier de fascination, j'ai tout de suite beaucoup plus de mal à l'avaler.
Jusqu'à maintenant, les épisodes se résument la plupart du temps à réparer une connerie qui n'est survenue que du fait de leur présence.
COMMENT un mec aussi au fait du voyage temporel et de ses conséquences peut-il accepter de laisser Rose rencontrer son père ?
POURQUOI, grands dieux, irait-il se fourrer et, PIRE, RESTER dans des lieux aussi débiles que la proximité immédiate d'un trou noir ?
(ah oui, au moment où j'écris cette critique, on est quand même rendu à un moment assez épique du genre, puisqu'ils sont sur le point de rencontrer rien moins que Satan... au passage, très jolie performance "à la Jean-Claude Spoiler" des traducteurs, qui nous pondent donc un "La planète du Diable" pour traduire "The impossible planet". Bravo)
Que ce soit de rétablir la merde semée par cette pintade de Rose (qui n'aurait jamais eu lieu sans leur passage), récupérer/remettre en état le Tardis ou sauver telle ou telle civilisation plus ou moins biscornue, rien n'est très crédible.
D'autant que les règles changent sans arrêt.
Une fois on ne peut plus utiliser le Tardis parce que "maintenant nous faisons partie de cette époque" (WTF !? Vous l'avez fait à environ 25 reprises jusqu'ici !), une autre fois il ne faut absolument pas modifier les événements sous peine de perturber le cours de l'histoire (EUH, VOUS VOULEZ DIRE, COMME AU MINIMUM DANS LES 10 DERNIERS ÉPISODES ???).
Je ne parle pas de réalisme bien entendu, c'est de la SF, ce n'est pas de cela dont il est question.
Mais d'un minimum de logique et de cohérence au sein même de leur propre univers, leur propre création.
Ce serait vraiment bienvenu.
Alors on m'oppose que tout trouvera son explication plus tard, chaque fois que je soulève l'une ou l'autre incohérence à des fanboys énamourés de la série.
Déjà, j'en doute.
Ensuite, même à supposer que ce soit le cas, je trouve un peu dommage de devoir tout gober en attendant la suprême révélation, et que d'ici-là les situations soient plus décousues les unes que les autres.
Et puis d'accord. Passons sur les trucs les plus énormes et les plus crétins, mais restent un tas de fautes de raccord, de scénar (pour ne citer que la plus récente en date, tiens Rose laisse son téléphone à l'autre débile de Mickey -en voilà un dont je suis pas fâché d'être débarrassé- pour rien moins que sauver un monde parallèle. Par charité chrétienne, je ne m'attarde d'ailleurs pas sur la façon dont est utilisé ledit mobile, je vais devenir grossier. Eh ben à l'épisode suivant on la retrouve avec son mobile chéri, le même exactement. Là elle vient de le fracasser au sol, j'attends impatiemment de le voir réapparaître par magie dans 10 minutes).
Donc encore une fois, malgré ces quelques lignes assassines, je reconnais sans difficulté qu'il y a là un potentiel énorme, un univers riche et d'excellentes idées.
Mais c'est vraiment massacré par un traitement idiot, et ça me met hors de moi ce genre de gâchis.
Et enfin, ce serait la cerise sur le gâteau, si il pouvait y avoir un minimum de fil rouge, j'applaudirais des deux mains.
Le "no reason" de Rubber trouve ici un sens entièrement nouveau, une nouvelle dimension si j'ose dire (enfin, écrire).
Ce qui est éventuellement fun et intéressant pendant 1h30 de film, peut rapidement devenir usant sur 20 épisodes de 50 minutes, alors j'ai peur que ça n'aille pas en s'arrangeant.
On n'a pas la moindre idée de pourquoi on regarde tout ça, hormis cette espèce de demeuré, sensément dernier représentant de la race la plus puissante et intelligente de l'univers, qui rigole comme un gamin quand quelque chose d'inattendu (concept déjà exceptionnellement improbable en soi) et court après le grand frisson.
J'espère revoir ce jugement, après tout il reste 5 saisons et demi, ça ne peut qu'aller en s'améliorant.
... J'espère