Doctor Who
7.5
Doctor Who

Série BBC One (1963)

"Somewhere there's danger, somewhere there's injustice and somewhere else the tea is getting cold. C

Bon, comme pour la New Who, petit récap de la série époque par époque ! Bonne lecture.


Hartnell Era (1963-1966)  7,5/10


C'est une époque, qui, étrangement, rebute bon nombre de fans de la New Who. Car oui, c'est kitsch, c'est lent (parfois trèès lent) .. Et c'est aussi pour un spectateur des années 2010 qui découvrirait la série très très vieux-jeu (prends un peu d'années 60 dans ta face !!) Mais ni le temps, ni le peu de moyens de l'époque, ni même certains épisodes assez mauvais, ne gâchent en fait la qualité de cette époque pour moi très très inventive. Tout en effet était alors possible, et il ne suffisait que de quelques costumes et décors en carton-pâte pour faire rêver et voyager (Marco Polo <3). Et quand certains épisodes un peu expérimentaux sont d'ailleurs très très bien foutus (The Edge of Destruction, Planet of Giants, The Chase ..), d'autres sont d'excellents classiques (The Dalek Invasion of Earth), d'autres encore témoignent de l'Histoire avec un certain brio (Marco Polo, The Aztecs).


Et non seulement parce qu'il est le premier, mais aussi et tout bonnement parce qu'il est excellent, William Hartnell campe un docteur quelque peu unique dans l'histoire de la série. Il n'a alors rien d'un héros ou d'un guerrier, il n'est qu'une sorte de vieux savant un peu mystérieux.
Il a certes quasi-rien à voir avec les standards de la New Who, car il est effectivement un peu autoritaire avec ses compagnons et très vieux-jeu .. Mais il a en même temps un côté « rebelle » et un peu « rock'n'roll » (côté qu'il exprime d'une simple lueur dans son regard), car en effet, peu à peu, il refuse lui-aussi l'injustice, est prêt à de trépidantes aventures pour satisfaire sa curiosité .. Il peut même être facétieux et son sourire témoigne souvent d'une affection pour ses compagnons et d'une grande sagesse ! Ce docteur donc est vraiment intéressant : il était au début un vieillard un peu lâche et aigri mais évolue, apprends de ses aventures et de ses compagnons .. De ce point de vue là la construction de son ère (notamment pendant les saisons 1 et 2) est donc très bonne car on voit comment l'expérience de l'aventure et de l'entraide créent une Team.


Meilleur épisode : Marco Polo


Troughton Era (1966-1969)  7,4/10


Malgré quelques petits bijoux expérimentaux, l'époque Troughton est beaucoup plus axée épisodes SF et « under-siege », avec aussi un Doc' beaucoup plus en mode « the man that stop the monsters » (j'aime tellement c'te réplique) Et si oui, c'est vrai, j'ai encore vu trop peu d'épisodes (je vais rattraper mon retard, vous inquiétez pas!), je trouve le niveau global au pire nanar, au mieux bon voir très bon, ce qui rends cette époque tout à fait divertissante, et même par moments très intéressante (un épisode comme The Enemy of the World dégage tellement de choses !)


Troughton lui-même sinon est génial. J'aime en effet aussi bien son côté clown un petit peu grincheux qui combat des monstres que sa douceur. Troughton est en fait, je crois, avec Hartnell, l'un de mes Doc's classiques préférés. Un véritable punk seigneur du temps !


Meilleur épisode (pour l'instant) : The Enemy of the World


Pertwee Era (1970-1974) 6,7/10


Enfin des serials complets !! L'ère Pertwee sinon est je crois l'une des ères classiques les plus populaires, et y'a de quoi. Les saisons 7, 8 et 9 sont en effet géniales. Tout le côté cheap des monstres que combat l'UNIT, les persos secondaires (Jo <3 Le Brigadier, The Master of course ..), ou encore les quelques scènes d'action parfois too-much et nanardes et les coïncidences hilarantes (Colonel Master), sont autant d'apports à la série. Et y'a bien sûr aussi l'introduction du Master comme ennemi récurrent : le duo Pertwee/Delgado est en effet un des meilleurs duos Doc/Master à ce jour, car on sent au-delà de leur rivalité une certaine affection et amitié.


Bon, après bien sûr, tout n'est plus non plus parfait, et cette ère est tout de même un peu plus « moyenne » sur sa fin car on sent tout de même que la machine s'essouffle (surtout en saison 11), et à part The Curse of Peladon, les intrigues aliens sont assez fades. Mais le tout en général sinon sert très bien le Docteur de Pertwee (surtout les épisodes sur Terre) : un Doc' tout en simplicité, mais pourtant terriblement efficace, car c'est pas en effet le docteur le plus intéressant dans son évolution, ni même le plus marquant de caractère, mais ce gars a une telle classe ! C'est simple : Pertwee, c'est l'élégance et la classe incarnées.


Meilleur épisode : The Daemons


Baker Era (1974-1981) 6,9/10


Bon. On a ici une ère très longue, mais on peut au moins distinguer ici quatre moments importants mais différents que ce soit pour le ton ou la qualité. Commençons d'abord par la célébrissime saison 12.
Alors cette saison est souvent considérée comme une part intégrante de l'ère Hintchcliffe, mais fait pourtant plus office d'introduction (efficace) et de transition, la plupart des épisodes ayant en effet été planifiés par la production Letts. C'est donc une saison très en douceur, mais où se distinguent des arcs cultes comme Genesis of the Daleks, ou encore Ark in Space. L'équipe Tardis est en forme, il y a une vraie alchimie dans le trio : cette saison 12 malgré quelques ratés donc pose plutôt bien les bases.
Vient ensuite la fameuse ère Hintchcliffe (les saisons 13 et 14). Ici Hintchcliffe et son script-editor Robert Holmes se lâchent, et la série adopte un ton fantastico-gothique vraiment intéressant ! C'est certes beaucoup plus sombre, mais Doctor Who prends alors une tournure « magique » que moi j'adore. C'est prenant, intéressant .. On a envie de suivre le Doc et Sarah-Jane, puis le Doc et Leela (2 excellents duos) dans leurs aventures. Notons aussi que que cette ère se conclut en beauté avec The Talons of Weng-Chiang : un des meilleurs historicals de la série.


L'ère Williams (saisons 15, 16 et 17) qui suit, est disons-le, beaucoup plus contrastée. Le tout se veut plus léger et plus humoristique, mais alors que la saison 15 est assez moyenne (l'héritage Hintchcliffe semble encore pesant), la saison 16 est plutôt intéressante et solide, avec un fil-rouge plutôt cool, mais hélas vient ensuite une saison 17 sans réelle direction. Romana et le Doc voyagent un peu partout, mais les errements des personnages semblent alors témoigner hélas des errements de la production. Se distinguent néanmoins plusieurs bons voir très bons épisodes : des scénaristes comme Robert Holmes ou Douglas Adams solidifient en effet le tout.


Vient pour finir l'ère Nathan-Turner : c'est plus sérieux, beaucoup plus SF, et plusieurs choses sont intéressantes. Mais les intrigues parfois ont tendance à manquer de magie, à mon plus grand désespoir, malgré quelques petites perles.


L'ère Baker, on le voit, connait donc de nombreux changements (et tant mieux !), et si effectivement, Tom Baker campe un grand Docteur – un docteur « classique » qu'on pourrait presque considérer comme à son apogée tant il concentre en effet à lui-seul toutes les caractéristiques du personnage (aussi bien sous sa forme classique que moderne) – les changements et erreurs de production font de cette ère un tout un peu brouillon, et c'est dommage car on trouve ici plusieurs des meilleurs intrigues de la série classique.


Meilleur épisode : City of Death


L'ère Davison (1981-1984) 6,3/10


On retrouve ici le sérieux de la saison 17, mais avec un tout nouveau Docteur. Mais malgré quelques perles (Kinda, The Mawdryn Undead, Castrovalva, Planet of Fire, Earthshock ..) et une fin magistrale et en apothéose, le tout est quand même un peu mou, et il manque entre le Docteur et ses compagnons une certaine alchimie. Ce manque se ressent notamment dans les épisodes les plus moyens .. Quand Sarah Jane en saison 13 pouvait à elle-seule rendre moyen un épisode mauvais, les compagnons sont moins attachants et leur personnalité moins prenante, peut-être à cause de leur grand nombre.
Davison, sinon, je l'aime bien. Il est effectivement sympathique, plus doux, plus « grand frère », plus humain. Mais il a en plus une évolution très cool en saison 21, sous l'impulsion de Saward. Il fait en effet face de plus en plus à ses contradictions, doit assister impuissant à des explosions de violence (« il y aurait dû avoir un autre moyen .. ») .. Cette vingt-et-unième saison acte en fait la fin d'une certaine période de naïveté pour la série, et acte aussi les débuts d'une ère beaucoup plus sombre et violente .. avec le succès qu'on connaît.


Meilleur épisode : The Caves of Androzani (quelle originalité)


L'ère Baker (1984-1986) 4,7/10


Nous-voilà en effet dans l'ère la plus contrastée – pour ne pas dire la plus mauvaise – de toute la série. Baker campe pourtant avec brio un docteur vraiment intéressant – il est drôle, sombre, déborde de charisme et d'énergie (d'intelligence aussi) ; et il a aussi ce côté égo-centrique et ambigu que j'aime beaucoup. Et pourtant .. c'est un docteur qui n'a pour lui que des épisodes ou moyens-bons sans plus (The Two Doctor, The mark of the Rani, Vengeance on Varos, The Ultimate Foe ..), ou extrêmement médiocres et débordant d'ennui ou de vulgarité (The Twin dilemma, Timelash, Mindwarp, Terror of the Vervoids ..) .. Le résultat final est donc plus que mitigé (Colin Baker avait pourtant un potentiel énorme ..) et le tout manque d'humanité et de merveilleux (cela aurait pu très bien rendre ce Docteur plus sympathique). En deux mots : quel dommage. Heureusement y'a Big Finish.


Moins pire épisode : The Mark of the Rani.


L'ère McCoy (1987-1989) 7,6/10


Alors, si on met à part la saison 24 (très très médiocre), on a ici une époque cohérente, intéressante et très pivot par rapport à la New Who, où le Docteur n'est plus « un seigneur du temps comme un autre » mais un putain de génie machiavélique. Et rien que ça, c'est une évolution intéressante du personnage. Mais cette idée est en plus servie par d'excellentes intrigues ainsi que par le duo incroyable que le Septième Docteur forme avec Ace. C'est vraiment très bon. Et c'est donc sur cette note positive que se concluent les 26 ans chaotiques d'une série autrement géniale.


Meilleurs épisodes : The Curse of Fenric

LouisDarques
7
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Créée

le 23 sept. 2019

Critique lue 193 fois

Louis Darques

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