Miroir ! Oh mon plus ou moins beau miroir !

(je republie cette critique qui avait disparu du site à cause d'un bug informatique)

En l'espace de quelques années, l'univers de Cressida Cowell, porté sur grand écran (mais également petit) par Dean DeBlois, s'est véritablement imposé comme référence au sein des films d'animations de Fantasy. La saga qui a su donner un coup d'aile rafraichissant au cliché habituel du héros accompagné d'un dragon. Il n'a pas eu le succès impressionnant des grands piliers du genre à la Seigneur des Anneaux, mais il est fort probable qu'à l'annonce du nom Dragons ("How to Train your Dragon" dans la langue de Shakespeare), il n'y ait pas des sourires ou des soupirs de souvenirs nostalgiques dans l'assistance. Le dernier film de Dean DeBlois se veut conclure la trilogie de Harold et Krokmou mais ces aventures ont eu un tel succès que l'on continue à espérer de nouvelles histoires. C'est dans cette perspective que les fans ont accueilli l'annonce de Dragons : Rescue Riders. Mais entre l'annonce et la diffusion, il semblerait qu'il y ait eu un léger problème de communication...

Alors, Dragons : Rescue Riders est une série dessin animé Netflix/Dreamworks que l'on pourrait croire affilié à l'univers Dragons mais il semblerait que le seul point commun avec les périples de Harold et Krokmou soit le titre et la mention d'inspiration des œuvres littéraires de Cressida Cowell.
Dans cette série, nous suivons les aventures de Dak et Leyla ainsi que de leurs amis dragons dans le village de Huttcôtier (je n'ai absolument aucune certitude quant à l'orthographe du village). Voilà, voilà. Pas plus de spoil et il n'y a pas vraiment matière à.

Avant de rentrer a proprement parlé dans la critique de la série, je dois avouer quand grand fan de l'univers Dragons, je m'attendais, à l'annonce de cette série là, à des aventures centrées sur des événements ayant lieu entre le deuxième et troisième film Dragons, un peu à la sauce Par-delà les rives. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai été des plus surpris !
Fini les aventures de Harold et Krokmou, place à de nouveaux personnages - ce qui n'est pas complétement une mauvaise idée - et le tout dans un ton très très enfantin - là par contre, j'ai été assez longtemps (à nuancer) dubitatif. Et il n'y a pas que des les "graphismes" que l'on ressent le côté enfantin, il est explicitement indiqué grâce à la prise de parole des dragons.
Oui, dans cette série, les dragons sont ("réellement") des personnages à part entière et donc dotés de parole. Alors, en soit, c'est plutôt originale mais il y a un moment, à force d'être habitué à un univers plus mature, il faut peut-être nous prévenir à l'avance que l'on va radicalement dans un autre champ de divertissement. Mes avis que cette série s'adresse essentiellement aux jeunes enfants, jugés trop jeunes justement pour découvrir la trilogie de Dean DeBlois et que, public oblige, on est supposé adoucir et modifier de nombreux points.
Ceci est déjà un point qui a, semble-t-il, séparé les fans. Je ne suis pas allé chercher dans le détail les réactions des possibles spectateurs mais les quelques commentaires me laissent à penser qu'il y a une sorte de faux départ et de déception pour cette série. Mais bon, ça, ce n'est pas forcément ce qui nous intéresse, intéressons-nous plus spécifique à la série en elle-même !

Côté histoire, en un sens, c'est vraiment un plaisir de découvrir de nouveaux personnages, de nouveaux lieux et, en un sens là également de nouveaux dragons. En un sens (le deuxième) dis-je car c'est une des choses que je comprends le moins facilement. Alors, que l'on soit bien clair, la série porte le nom de Dragons, on s'attendrait donc à des, même au strict minimum, références des séries antérieures. Et bien... Pas vraiment. Les dragons possèdent des noms de races différents. Alors on pourrait se dire que, comme les deux jumeaux ont vécu toute leur enfance entouré de dragons, ils n'ont pas eu les enseignements nécessaires sur les dragons mais même les vikings adultes n'utilisent pas les mêmes noms employés par Harold pour désigner les dragons et là, c'est plus problématique si l'on souhaite faire un rapprochement. D'autant plus que certains dragons de la série Dragons : Rescue Riders ressemblent trait pour trait à des dragons déjà présentés dans les autres créations littéraires/cinématographiques. En bref, je pense que vous m'avez compris, c'est un peu la pagaille dans mon cerveau actuellement. Le truc qui change également, et j'en ai déjà touché un petit mot, c'est que les dragons parlent. Dans l'immédiat, il n'est pas forcément question de paniquer ou de s'insurger mais c'est vrai que cela peut brutalement surprendre.
Mais personnellement, ce qui me choque, du moins m'agace (même si il semblerait y avoir une amélioration), c'est qu'au visionnage de cette série, on sent trop, beaucoup trop, d'inspiration avec les aventures d'Harold et Krokmou. On pourrait s'attendre à un nouveau départ, à de nouvelles formules mais non, à chaque épisode, on observe une inspiration pas du tout subtile à l'univers établi par les films et les autres séries télévisées. Et ça, c'est vraiment dommage parce que il y avait un potentiel pour nous faire découvrir d'autres choses, et non nous présenter des éléments déjà présentés, mais en plus enfantin. Cela dit, ça reste un principe qui laisse plus sourire que pleurer mais à la longue, cela peut vite devenir ennuyant.
Autrement dit, les épisodes proposent des aventures sans grande originalité si l'on garde la comparaison avec les autres séries : fêtes viking, découverte de dragons, problèmes avec les dragons... que des sujets déjà vus et déjà abordés. Néanmoins, ils demeurent - les épisodes - plaisant à visionner.

Il en va de même pour les personnages. C'est presque affreux de voir que chaque personnage de Dragons : Rescue Riders est le miroir dans personnage de l'univers Dragons. Ils sont presque tous reconnaissables. On saluera tout de même des personnages plus ou moins neufs tels que Dak, Leyla ou encore, celle que je considère comme la protagoniste la plus épique de cette série, Marena. Autrement, les autres personnages - dragons compris malheureusement et malgré une volonté de nouveau divertissement - sont des portraits crachés de Rustik, Stoïck...
Cependant, les interactions entre les membres de l'Alcôve (l'équivalence de la Rives des Dragons) est des plus sympathiques, que ce soit vikings-dragons ou dragons-dragons.

Si l'on doit aborder la question des "graphismes", disons simplement que c'est avant un divertissement pour très jeunes donc on a des graphismes, une qualité d'image, une proximité enfantine qui se créer. Logique. Mais même pour un adulte, cela reste regardable.

Pour les musiques, on a quelque chose de bien léger à mon grand regret... Fini les musiques épiques de John Powell, place à une bande son plus fine, discrète même si la chanson du générique n'est pas totalement mauvaise.

En réalité, il n'y a pas grand chose à dire sur la série en elle-même car dès l'instant où l'on a vu les autres séries, on sait approximativement à quoi s'attendre pour celle-ci. Il nous faut juste savoir que tout sera simplifié et lissé. Néanmoins, si on a bien à faire à un miroir déformant, la série n'en demeure pas moins réussie pour le public qu'elle cible en priorité. Certes, les fans de la première heure pourront peut-être trouver leur compte mais c'est bien que le très jeune public que l'on désire faire naître l'envie de s'accrocher à l'univers Dragons. Il n'en demeure pas moins une expérience intéressante et possède tout de même quelques éléments nouveaux et amusants qui feront possiblement rire (plus sourire en tout cas) petits et grands. Si une saison deux est prévue, personnellement, je ne dirais pas non car, quoi que l'on en dise, c'est une manière comme une autre de faire perdurer l'univers Dragons sur nos écrans.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !