Bienvenue au BAU, le cauchemar des tueurs en série

Il fut un temps où je n'avais vu aucune série policière parce que "ça n'était pas mon truc". Comme une sorte de fierté archaïque, je me considérais au-dessus des séries populaires au format formaté. Et puis j'ai lu sur le sujet et je me suis piquée de curiosité. Aussi, on a acheté la télé, et c'est les seuls trucs qui passent le soir que la VF ne semble pas particulièrement torturer. Bref, quelque soit la raison, j'ai commencé à regardé des séries policières, et tout a commencé avec Esprits Criminels.

(En fait non, je crois que tout a commencé avec Castle, parce que j'étais en manque de Nathan Fillon post-Firefly, mais ça retirait la fluidité à l'histoire du coup, considérons Esprits Criminels comme ma genèse.)

Aaah, Esprits Criminels. Où la psychologie est un dogme à laquelle tout le monde se soumet. Si c'est pas beau le monde du BAU. Aaaahhhh-rrrg. Ça fait crisser des dents. Pas à cause des histoire glauques qui ont poussé Patinkin à la démission, ni même à cause des personnages clichés (même dans leur originalité). Ça fait crisser des dents parce que ça se permet de mettre les gens dans des petites cases bien jolies et que, même lorsque l'insub n'est pas tout a fait ce qu'ils pensaient, il y a toujours une explication pour tout. Ils ont toujours raison. Et ça m'énèèèèèèèèèèèèèrve.

Là l'épisode à la télé c'est celui où ils vont interroger un terroriste à Guatanamo Bay et - parce qu'ils sont jedis de formation - ils parviennent à tout lui faire cracher par des tours de passe-passe mentaux. Alors quand c'est Patrick Jane, c'est mignon, parce qu'il y a la petite musique et le sourire en coin, mais quand c'est toute une équipe de suits proprets qui citent les philosophes sur un ton dramatique, ça leur donne une aura de toute puissance malsaine et tordue. Et ça m'énèèèèèèèèrve.

Alors certes, j'aime bien Reid (je sais pas exactement pourquoi. Mais j'l'aime bien). J'ai bien Kevin Lynch (Nicholas Brendon, c'est juste pour lui que je regarde les nouveaux épisodes, attendant de l'entrevoir). J'aime bien les nanas qui partent les unes après les autres, parce qu'elles sont pas connes et qu'elle ont gépi que bosser au BAU c'était pour les pigeons masochistes. J'aime bien le fait qu'Hotchner ne sourit jamais (2 fois ?). J'aimerais bien aimer Penelope et le fait qu'elle peut trouver n'importe quoi en trois secondes chronos (sérieusement, le nom du père dont le fils a été tué dans un attentat en Egypte il y a pas trop longtemps ? En 5 clics ? Ha!) mais non. J'aime pas la condescendance de Morgan. J'aime pas le fait que tout leurs proches crèvent tout le temps (tsssss). J'aime pas.

Pourquoi je regarde alors ?

Tout d'abord, je suis pathologiquement animé du besoin de comprendre ce qui se passe et de tout voir d'une série que j'ai commencé. Donc après 10 épisodes, avec des changements de cast, des références à des affaires passées loupées, moi j'me suis dit merde et j'ai tout vu.

Ensuite parce que j'aime bien, parfois, certaines des affaires. Psychologiquement, c'est intéressant (même si je ne croit pas à la façon dont ils arrivent aux conclusions, j'aime m'interroger sur le passage à l'acte des criminels et les pathologies mentales. Je suis en criminologie aussi, alors ça me permet d'illustrer mon cours). Certes parfois c'est aussi glauque et je me déteste de regarder, mais ça soulève occasionellement des problématiques sur lesquelles il est intéressant de s'interroger (Quelle est la responsabilité d'un schizophrène ? Peut-on excuser les enfants abusés lorsqu'ils passent à l'acte ? Blablabliblabla ?). Et ça c'est mon kiff grave.

Donc : 1 point pour ce blabla qui fait dormir ma maman lorsque j'over-analyse ce qui se passe à la télévision, 1 autre pour mon Reid chéri et 1 pour chacun des sourires de Hotch. Ça fait un quatre qui ne veut strictement rien dire sur la qualité de la série.