Fate/zero
7.6
Fate/zero

Anime (mangas) Tokyo MX (2011)

Jupe de maille et détermination d'acier.

J'ai regardé Fate Zero sans tenir compte de son statut de préquelle (je n'aurai pas dû regarder la suite, d'ailleurs je vous la déconseille) et sans savoir trop à quoi m'attendre à part que le concept ressemblait fort à ce que les japonais savent si bien faire, les duels à morts en quasi huis clos.

Le premier épisode est assez intriguant, le format 48 minutes étant à ma connaissance assez rare dans les animés. On est d'abord bombardé de notions et de personnages, familles de magiciens, sceau de commandements, servants, maîtres, guerre du graal, fonctionnement de la magie. Tout est assez bien abordé et l'on prend tranquillement ses marques avec les 6 premiers maîtres supposé qui nous sont dévoilés, et qui ont tous leur raison d'entrer dans cette bataille. Honneur, idéalisme, pouvoir,connaissance orgueil, obligation, les motifs des personnages sont variés et aucun d'entre eux ne se ressemblent.

Néanmoins l'on peut vite s'effrayer, lorsque on entend parler de « classe » de servant, servants qui sont rappelons le, des âmes de héros issus de toutes les périodes de l'histoire ressuscités pour les joies de la castagne et qui obéissent (plus ou moins ) aux ordres des magiciens.
Alors oui il peut paraître étonnant d'entendre parler d'épéiste « saber » de lancier « lancer », de cavalier « rider » et autre, mais bon étant donné que l'univers provient d'un visual novel à la base, on ne s'en offusque pas trop.

On apprécie plutôt au contraire qu'aucun des protagonistes n'ait moins de 20 ans ou à peu près et en règle générale, l'animé n'est que très peu putassier au niveau du fanservice, ce qui est tant mieux.

Le contexte est donc placé, sept magiciens sont choisis par un puissant artefact identifié comme étant le saint graal ( même s'il n'a visiblement rien à voir ) et qui exaucera le vœu du vainqueur.
Les trois guerres précédentes ayant échoué le graal est de nouveau apparu afin d'apporter joie et féli.... ahem mort et destruction sur tout le monde.

Chacun invoque donc son petit camarade de jeu avant la partie. Et là il faut dire qu'ils ont été cherché loin parfois, psychopathe français, héros grec, héros de la mythologie celtique il y en a pour tous les goûts.

Néanmoins vous allez tomber des nues quand vous comprendrez la profondeur de l'hérésie qu'ils ont commise avec l'une de ces légendes immuables.


Mesdames et messieurs, vous devez savoir avant de regarder Fate zero (oui le nom de l'animé est nul, n'y pensez plus), vous devez savoir si vous serez capable de supporter si profond outrage.

Mesdames et messieurs Arthur Pendragon, roi mythique de Grande Bretagne est.... une femme

Alors je sais, c'est extrêmement dur à avaler,, et heureusement que l'on se réfère plus à elle par sa classe « Saber » que par son titre, parce que j'aurai été mal à l'aise d'entendre gueuler des Arthuria toutes les deux minutes ( surtout avec l'accent jap quoi ).
Mais fort heureusement c'est l'un des rares travers de la série. L'absence de Fan service aidant, vous n'aurez pas la chance de pouvoir contempler Arthuria en petite tenue.
(Pour cela, reportez vous à Fate stay night, puis remettez votre vie en question ensuite.)


Alors pour essayer d'oublier ce viol d'identité atroce, occupons nous à décortiquer les bons points de la série :


En premier lieu et d'une manière assez étrange, j'ai été heureux de constater que les combats n'étaient pas le centre d'intérêt de l'animé. Ils représentent peut être 10% de ce que vous verrez défiler à l'écran, mais ils sont intense et bien chorégraphié.

Le reste du temps les personnages discutent beaucoup, en effet Fate zero est un animé qui sait sortir ses effets aux bons moment. Parce que voyez vous ici les magiciens sont des stratèges : pièges, armes, sorts presque rien n'est fortuit dans leur manière de faire et deux ennemis ne se croisent pas comme par hasard au milieu de la ville pour échanger des passes d'armes meurtrières au milieu de la chaussée.

( Pour ça reportez vous à Fate stay night again )

Ah oui j'avais oublié de dire que toute l'action se déroulait dans une seule ville ? Et bien effectivement les japonais n'ont vraiment pas de bol parce que le Graal apparaît juste dans la pauvre ville de Fuyuki. Ville dont les habitants sont quand même assez peu malin pour ne s'être pas rendu compte depuis le temps que ça sentait le sapin d'habiter ici, parce que bon c'est quand même la troisième guerre, et nos amis les mages ne font pas toujours de la magie un art obscur et incompréhensible.
Parfois ils préfèrent les feux d'artifices.

On peut ensuite parler du traitement non spécifique des personnages. Alors certes, certaines paires reviennent plus que d'autre, mais l'histoire n'est pas centré sur le point de vue d'un seul d'entre eux que l'ont suit en continu et de nombreuses scènes aident à montrer la manière d'être, les stratégies et les espoirs de chacun des protagonistes ce qui aident à s'attacher au moins un peu à chacun d'entre eux.

Car il faut dire que le casting à une certaine gueule même si le chara design n'a rien d'exceptionnel
.
Entre l'orgueilleux mage anglais, le pensif sorcier japonais, le tueur de mages professionnel, le clerc égaré et le magicien à moitié fou on ne s'ennuie à vrai dire jamais.

D'un autre côté le psychopathe assumé et le jeune mage sans talent brillent un peu moins mais ils restent assez éloigné des poncifs énervants du héros modèle.

Surtout que les servants ont aussi leur rôle à jouer dans l'histoire. Loin d'être de simples armes, ils discutent, vivent et évolue dans cet univers moderne qui n'a rien à voir avec le monde qu'ils connaissaient et même si leurs pouvoirs n'ont rien à voir avec ce qu'ils auraient du être capable de leur vivant ( je n'ai jamais entendu parler d'arthur comme étant capable de raser des forteresses entière d'un coup d'épée, c'était un grand chevalier mais la grandeur ne fait pas tout bordel ! ). Il est intéressant de les voir échanger leurs points de vue entre eux. Les dialogues étant globalement bien écrit.

La musique aussi est un des points forts de l'animé, outre que les deux openings et ending sont bon, le premier opening étant même très bon. Les musiques de l'animé lui même soutiennent bien l'action et savent se faire remarquer comme étant agréables.

Mais bon tout n'est pas rose à Fuyuki et outre le fait que des civils meurent en masse à cause de mages pas fichu d'aller trouver ailleurs ou se battre, l'on peut regretter certaines petites choses, comme les épisodes de mise en place du dispensable Fate stay night ( oui je m'acharne alors qu'en vérité il est juste moyen. Mais passer de bon à moyen n'est jamais une pente agréable à descendre. ) ou encore les deux épisode s'intéressant à la jeunesse de Kiritsugu, le personnage occupant le plus de temps l'écran, sympathiques mais pas vraiment importants.

Mais toutes ces coupures sont vite passées et l'on retourne alors à ce qui nous intéresse. De pauvres magiciens se battant pour obtenir un artefact dont nul n'est vraiment sûr du fonctionnement, malgré le fait que jamais personne ne remette en doute son existence, ni la nature de ses pouvoirs.

Au final si mon bilan vous paraît mitigé, sachez malgré tout que sans vouloir spoiler il y a un bon ensemble de moments très réussi. Le duel entre Archibald et Kiritsugu est épique, la réunion des rois est excellente et la bataille contre Cthulhu a de la gueule aussi.


Violent, dénué de fanservice et de personnes juvéniles et désagréables, Fate zero est donc un animé qui saura répondre à vos attentes en matière d'ambiance, de rythme narratif et de combats. Mais pour cela il faudra lui pardonner ses quelques travers... Et oublier que sa suite existe.
Brume_Ondeblois
7
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le 27 mai 2014

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Brume_Ondeblois

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