Flesh and Bone
7
Flesh and Bone

Série Starz (2015)

Ayant officié en tant que productrice et scénariste sur "Breaking Bad", Moira Walley-Beckett nous livre avec "Flesh and Bone" une mini-série de huit épisodes sur le milieu de la danse. Certes, la comparaison avec "Black Swan" est au début inévitable avec son héroïne torturée, son directeur artistique intransigeant et impitoyable et ses scènes froides où la douleur ou la nudité des corps nous sont montrées. Très vite, "Flesh and Bone" se démarque néanmoins du film d'Aronofsky pour livrer une intrigue troublante avec des personnages réellement fascinants à mesure que l'on commence à les cerner sans pour autant parvenir à les décrypter complètement. C'est le cas de Claire, l'héroïne fragile et perturbée qui arrive à New York en fuyant une douloureuse histoire familiale mais aussi celle de Paul dont les failles apparaissent derrière son intransigeance.


Si parfois la série se permet quelques moments répétitifs et qu'elle verse un peu dans la nudité gratuite (mais honnêtement, qui pourrait vraiment s'en plaindre ?), elle met en exergue un milieu difficile et ultra-compétitif où chaque collègue danseuse est une rivale en puissance. Walley-Beckett ayant elle-même connu ce milieu, elle peut donc se permettre de jouer avec les clichés, brisant parfois certains artifices par des scènes brillantes aux dialogues vifs. Chaque titre d'épisode étant un terme militaire, "Flesh and Bone" nous met dans le bain dès le début et ne nous épargne rien. La série parle du rêve, de l'ambition mais aussi du rapport de chacun à son corps et à sa solitude. Pour plus de crédibilité, tous les acteurs et actrices qui dansent dans la série sont de véritables danseurs et danseuses dont on découvre avec étonnement la puissance d'expression émotionnelle. Révélant une poignée d'actrices prometteuses (Sarah Hay, Emily Tyra, Raychel Diane Weiner) mais permettant aussi à d'autres acteurs d'élargir leur palette (Josh Helman, Damon Herriman mais surtout Ben Daniels, irrésistible dans le rôle du tyrannique Paul), "Flesh and Bone" pose un regard sans complaisance sur la danse, offrant huit épisodes de qualité dont on retiendra la finesse d'écriture (avec de belles références littéraires) et la froideur de la mise en scène (et soit dit en passant, la beauté du générique de début), immergeant au plus près d'un monde qui touche quasiment les étoiles mais qui emploie des méthodes qui mettent souvent plus bas que terre pour y parvenir.

Créée

le 5 avr. 2017

Critique lue 562 fois

4 j'aime

5 commentaires

Critique lue 562 fois

4
5

D'autres avis sur Flesh and Bone

Flesh and Bone
claroushh
7

A corps perdu

Je ne peux pas croire que j'ai finalement vue cette série en trois jours, avec 6 episodes le 3e jour. Je n'aime généralement pas binge watcher les séries, car ça ne permet pas de digérer l'épisode...

le 11 nov. 2015

7 j'aime

Flesh and Bone
Celine_Online
9

Flesh and bone : des étoiles plein les yeux

Pourquoi devez-vous absolument vous laisser embarquer par Flesh and bone ? C’est simple. Déjà, c’est une minisérie, ce qui signifie qu’en 8 épisodes, vous aurez un début et une fin. Pas de...

le 16 déc. 2015

6 j'aime

1

Flesh and Bone
Krol
6

Critique de Flesh and Bone par Krol

Ce n'est pas souvent dans le paysage télévisuel, que l'on a droit à une série sur la danse, qui plus est, fidèle à cet art. Il ne suffit pas de savoir tourner 3 fois sur soi-même et faire un grand...

Par

le 6 avr. 2016

5 j'aime

8

Du même critique

Nos souvenirs
Alexandre_Coudray
6

All is Lost

Chaque festival de Cannes a son mouton noir. En 2015, ce fut ''The Sea of Trees'' (renommé ''Nos Souvenirs'' depuis pour une sortie française). Le tollé (avec huées durant la projection et mauvaises...

le 4 avr. 2016

27 j'aime

9

The Lost City of Z
Alexandre_Coudray
8

Cet enfer vert qui fait rêver

Cinéaste plutôt habitué au genre urbain, James Gray s'est lancé dans une folle aventure avec "The Lost City of Z". Une folle aventure qu'il rêve de faire depuis déjà plusieurs années alors que Brad...

le 7 mars 2017

24 j'aime

15

Géant
Alexandre_Coudray
8

L'Amérique en mutation

Dans la lignée des grandes sagas américaines produites par Hollywood, "Géant" n'a aucun mal à s'imposer. Surtout connue pour être la dernière apparition de James Dean sur grand écran (il mourut peu...

le 4 sept. 2016

16 j'aime