For All Mankind
7.6
For All Mankind

Série Apple TV+ (2019)

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Saison 1 : Uchronie sans sensationnalisme, For All Mankind tord l'histoire et réinvente la guerre froide et la conquête spatiale avec une volonté de réalisme troublant. Elle imagine comment notre monde, et en particulier les Etats-Unis, aurait évoluer si les Russes avait les premiers fait marcher un homme, puis une femme sur la lune. Grâce à la liberté que son point de vue lui permet, la série va bien plus loin qu’une vision fantasmée de l’aérospatial. Elle embrasse par ruissèlement de nombreux sujets de société, en particulier la place de femme et du féminisme. C’est parfois un peu austère mais passionnant et saisissant sur la crédibilité de ce passé alternatif.
Le production design de la série est hautement qualitatif, la cinématographie est splendide et les personnages qui l’habitent sont puissant. Si For All Mankind met un peu de temps à nous connecter aux émotions, elle y parvient brillamment en conclusion de cette première saison.

Saison 2 : L'uchronie spatiale se poursuit et prend encore de l’ampleur. For All Mankind en saison 1, c’était très bien, ça devient fascinant en saison 2.

Nous sommes en 83, une année 83 qui pourrait être notre année 83 mais qui n’est pas notre année 83. Les Russes ont marché sur la lune les premiers, et le monde vit au rythme de la course à la conquête spatiale entre eux et les américains. Les soviétiques n’ont donc pas le temps ni les moyens d’entrer en guerre en Afghanistan et John Lennon ayant échappé à un attentat devient la figure mondiale de l’activiste pacifiste. Cette rivalité accélère également les avancées technologiques et sociales, en particulier la place des femmes dans les arcanes du pouvoir (un autre 1983 on vous disait).

Mais cela ne signifie pas que ce monde est moins dangereux. La guerre froide devient brulante et les tensions exacerbées par le contexte géopolitique rendent chaque décision, chaque mouvement hautement inflammable. For All Mankind multiplie ainsi les cliffhangers tout en s’appuyant sur une mise en scène toujours aussi flamboyante (les scènes dans l’espace et sur la lune sont aussi sublimes que prenantes). Si le scénario est aussi dingue qu’il est crédible, il repose encore pleinement sur des personnages admirablement construits et les conduit vers un final d’une intensité folle, captivant, émouvant, un bijou d’écriture.

Saison 3 : L'une des séries les plus ambitieuse, accrocheuse, audacieuse de ces dernières années revient pour une 3ème saison. Et elle s'avère de plus en plus passionnante alors que l'uchronie rattrape le temps réel. Nous sommes maintenant au milieu des années 90, régies par ordre géopolitique qui n'a évidemment rien à voir avec celui qu'on a "vraiment" connu à cette époque. Ici, la guerre froide fait encore rage et la bataille pour Mars commence.

Au-delà d'une production-value époustouflantes et des images à couper le souffle, For All Mankind continue de développer des personnages amples et complexes à qui elle offre des destins bigger than life. Car à travers l'uchronie, c'est notre monde et notre époque qui sont aussi scrutés.

Si la saison commence doucement, elle vous happe par un twist ou un moment de tension qui vous scotche à votre siège pour ne plus vous lâcher. Vite la suite et les années 2000!


Saison 4 : On y est quasiment, l’uchronie nous rattrape presque. Le monde qui s’est développé parallèlement au notre à partir de 1969 passe l’an 2000, alors que Russes et Américains travaillent mains dans la main pour coloniser Mars et se partager les ressources spatiales.

Avec un sens toujours aussi poussé de la dramaturgie, des superbes plans spatiaux et une musique souvent poignante, For All Mankind confirme son statut de grand mélo SF et géopolitique où les destins personnels rejoignent souvent ceux des nations. Cette saison est un poil moins impressionnante que les précédentes car moins centrée sur la conquête que sur les personnages et la cohabitation sur Mars. Elle offre un peu moins de moments épiques mais offre un final parfaitement tendu et parvient sur le fil à délivrer l’émotion qu’elle a toujours su générer. Evidemment, on sera là pour la suite et jusqu’à ce qu’on nous montre les années 2020 de cet autre monde.


Thibault_du_Verne
9

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Créée

le 17 janv. 2024

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